Dans une interview accordée à la Tribune, Jacques-Antoine Granjon, CEO de Vente-Privée, explique son combat pour l'harmonisation fiscale en Europe et s'en prend aux géants américains qu'il accuse de concurrence déloyale.
Jacques-Antoine Granjon veut croire en la France et en ses capacités. Il n'a aucun soucis à payer ses impôts en France compte tenu des 70 millions de produits qu'il écoule dans l'hexagone mais aimerait qu'il en soit de même pour les géants américains. C'est ce message que le patron a voulu faire passer au chef de l'Etat lors de sa visite au siège de l'entreprise à Saint Denis.
Jacques-Antoine Granjon mène un combat pour favoriser l'harmonisation fiscale en Europe. Selon ce patron, le marché du vieux continent est fantastique mais son accès reste difficile : cela coûte cher et prend du temps de s'adapter à la législation et à la diversité de chaque pays. Mais cette complexité d'installation n'est pas le point qui chagrine le plus le patron : quand je constate que Yahoo quitte la France pour l'Irlande, ce qui n'est pas légalement répréhensible, je me dis qu'il y a un problème d'harmonisation fiscale européenne. Jacques-Antoine Granjon se dit victime de la concurrence déloyale exercée par les sociétés américaines qui profitent des optimisations fiscales européennes. Mais on ne peut pas leur reprocher puisque ces optimisations sont légales mais on peut le reprocher à ceux qui ne créent pas l'harmonisation fiscale européenne et rendent délicate pour de nombreuses entreprises françaises cette situation de concurrence déloyale affirme-t-il.
L'entrepreneur affirme que sa seule entreprise paie plus d'impôts que Google, Apple, eBay et Amazon réunis. Une situation qu'il qualifie de gag et qui pèse sur ses investissements, ses embauches et la politique de motivation de ses collaborateurs. A l'heure qu'il est, Vente Privée emploie 2100 personnes (soit deux fois plus qu'il y a 3 ans). L'entreprise a réalisé un chiffre d'affaires de 1,6 milliard d'euros l'année dernière, soit une croissance de 23%, et arrive à dégager un bénéfice net de 5-6%. Jacques-Antoine Granjon espère donc que les signaux forts d'évolution positive envoyés par le président lors de ses voeux seront convertis en actes pour aider l'entreprise à conquérir le monde.
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