HTML 5 : la phrase incomprise de Zuckerberg
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
Notre plus grosse erreur a été de trop parier sur le HTML5. La petite phrase du CEO de Facebook a fait trembler hier, le monde déjà bien agité, du développement. Il était amusant de voir sur Twitter, d'un côté les fans de Cocoa/Android se féliciter d'une telle déclaration, et de l'autres, les promoteurs des technologies web s'insurger d'entendre
pareille ânerie.
Depuis l'arrivée de l'AppStore, l'opposition entre
WebAppsd'un côté et
Apps nativesn'a cessé d'alimenter les conversations dans l'univers des agences et du développement en général. Cela n'était pas sans rappeler les déclarations sur l'arrivée de la télévision, censée enterrer la radio, tout comme Internet devait faire disparaitre les magazines papiers. Bref, 6 ans plus tard, tous les experts ont bien compris que la discussion était totalement stérile : webapps et applications natives sont évidemment complémentaires et vont continuer à co-exister. Reste que ce cher Mark a relancé une polémique... qui n'en est pas une.
Il faut bien comprendre que Facebook est présent sur de nombreux OS, et l'équipe de développement se devait de trouver une solution pour éviter de devoir tout redévelopper pour chaque système. L'utilisation hybride de l'HTML 5 et du natif s'est donc révélé être un bon compromis. Par ailleurs, comme l'explique très bien le PDG de Facebook, l'utilisation de HTML5 permettait également de réaliser des changements dans les interfaces sans devoir passer par le long processus de validation de l'AppStore.
Mais durant la conférence d'hier tenue chez TechCrunch, Zuck a avoué que ce compromis technique s'était fait au détriment des utilisateurs : la base HTML5 ne permet pas autant de réactivité ni de rapidité qu'un équivalent natif. Rien de révolutionnaire dans ces propos, c'est le propre du natif que de permettre d'utiliser les ressources de la machine le plus efficacement possible, sans compter les nombreuses API que le HTML ne propose pas (encore). A l'inverse, la
version webde Facebook reste très utilisée, souligne Zuckerberg, dont le réseau social reste pour moitié, toujours consulté via le
web, plus traditionnel cette fois. Facebook reste et restera donc un grand promoteur du HTML5, quoique certains médias aimeraient nous faire croire.
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