Yahoo! dément l'existence d'un logiciel de surveillance de mails
Par Laurence Trân - Mis à jour le
S'agit-il d'une tentative pour rassurer les consommateurs ou les investisseurs ? Rappelons en effet que la société est sous contrôle, dans la perspective d'une acquisition prochaine par Verizon - à hauteur de 4,8 milliards de dollars. L'accusation ne peut pas plus mal tomber, puisque, deux semaines auparavant, était révélé le piratage d'au moins 500 millions d'utilisateurs en 2014. Marissa Mayer, CEO de la firme, doit désormais faire face à de violentes critiques et des retombées médiatiques catastrophiques sur la façon dont sont traitées les données personnelles.
Selon Reuters, la société aurait obéi au gouvernement américain à la recherche de certains caractères ou mots-clés. Une phrase ou le nom d'une pièce jointe qui auraient justifié de passer au crible des millions de messages ? Des pressions gouvernementales trop fortes ou une trop faible résistance de Yahoo ? Les réactions divergent.
Yahoo! adopte une réponse mitigée et ne nie pas avoir répondu à certaines demandes :
L'article est trompeur. Nous interprétons strictement chaque demande du gouvernement concernant les données des utilisateurs, afin de minimiser la divulgation. Le logiciel décrit par cet article n'existe pas sur nos systèmes.
Des sources officielles -mais désirant rester anonymes- précisent que Yahoo! aurait reçu une injonction de s'excuter. Ce à quoi, Patrick Toomey, un avocat proche de l'American Civil Liberties Union, déclare publiquement :
Sur la base de ce rapport, l'ordre émis à Yahoo semble être sans précédent et contraire à la Constitution. Il est profondément décevant que Yahoo ait refusé de contester cet ordre, parce que les clients comptent sur les entreprises technologiques pour résister à des demandes judiciaires d'espionnage.On peut penser à Apple qui n'avait pas hésité à s'opposer aux autorités de son propre pays et à certaines demandes du FBI.
Pour autant, on apprend hier soir que le Commissariat à la protection des données (basé en Irlande) a annoncé l'ouverture d'une enquête afin de déterminer si des utilisateurs européens étaient concernés. De même, plusieurs membres du Parlement européen ont demandé officiellement l'intervention de la Commission, en application du Privacy Shield.
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