Tout au long de sa campagne, Benoît Hamon a pu présenter un programme numérique, qui, -objectivement- était l'un des plus fournis en termes de propositions. Le candidat a en effet soutenu des sujets d'actualité, comme la démocratie numérique, la modernisation de l’État ou la régulation des GAFA. Une des mesures phares concerne le renforcement de l'encadrement du secteur, notamment pour les multinationales étrangères, comme Apple, Google, Amazon ou Facebook.
Dans la lignée de Bruxelles, il entend réformer la fiscalité des entreprises, afin d'imposer les activités réelles et de limiter les mécanismes d'évasion fiscale -défendant même un projet d'impôt européen pour les multinationales. Il envisage également une taxation concernant la commercialisation des données personnelles ou la publicité.
Au niveau des entreprises en France, il prévoit de modifier l'assiette des cotisations patronales pour tenir compte de la valeur ajoutée, c'est à dire de prendre en considération les robots, les machines, les algorithmes, c’est-à-dire tout ce qui contribue à la création de richesses.
Afin de poursuivre les avancées de la loi sur l'économie numérique, il voudrait renforcer la protection des données personnelles, en garantissant un droit au consentement et un droit à la portabilité. Il se prononce également en faveur d'un droit à l'oubli et au déréférencement.
Enfin, il compte créer une Commission permanente sur les enjeux éthiques et sociaux liés aux avancées scientifiques et à la révolution numérique. Cette dernière pourrait s'appuyer sur des agences régionales de développement des nouveaux modèles de production et de consommation pour réduire la fracture numérique.
Il reste encore quelques mois aux candidats pour peaufiner leurs propositions, notamment certaines dont l'ambition et l'originalité pourraient se heurter à de larges difficultés pratiques ou aux domaines réservés de l'Union Européenne.
