Suisse : les opérateurs critiquent des normes d'émission trop faibles
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
On n'a vraiment peur que de ce qu'on ne comprend pasécrivait Maupassant et cela reflète bien les craintes de nos certains de nos concitoyens dans certains domaines pourtant éprouvés, comme les vaccins, ou... les ondes électromagnétiques non ionisantes.
En Suisse, par mesure de précaution, les normes d'émission des opérateurs mobiles ont été revues à la baisse dès les années 2000. Désormais, elles se retrouvent
dix fois plus basses en comparaison internationaleexpliquent nos confrères helvètes du 24Heures. Ces restrictions ont souvent un effet pervers : elles obligent les opérateurs à multiplier le nombre d'antennes et elles conduisent les téléphones à émettre à pleine puissance pour envoyer un signal. Certains vont même jusqu'à recréer de petites antenne à l'intérieur des bâtiments (c'est courant en Suisse) pour amplifier le signal qui ne parvient pas toujours à passer les murs.
Malheureusement, l'ordonnance originelle n'a pu être modifiée fin 2016 et elle cristallise désormais les craintes des opérateurs, à l'approche des nouvelles normes comme la 5G.
Environ 40% des antennes existantes sont déjà à la limite de leur capacité, selon un rapport du Conseil fédéral. De plus, dans les zones urbaines l’épuisement de la puissance autorisée monte à 90% dans le réseau de Swisscom, explique à nos confrères Hugo Lehmann, responsable Accès mobile chez Swisscom Innovation.
De nombreux sites, densément peuplés, ne peuvent pas ou peu se développer en raison des valeurs limites en vigueur, renchérit Roger Schaller, porte-parole chez Sunrise.
En attendant une nouvelle décision -qui dépend en partie d'une prochaine déclaration de l'OMS sur le sujet- les opérateurs n'ont d'autre choix que de multiplier les antennes, ce qui augmente évidemment les coûts. Selon PricewaterhouseCoopers,
la construction et l’exploitation d’un réseau de téléphonie mobile en Suisse coûtent entre 40 et 110% plus cher que dans les pays voisinset à l'arrivée, c'est évidemment le consommateur qui paiera ces excédents via des forfaits qui sont -pour la plupart- déjà très élevés par rapport à la moyenne européenne.
