Chaque année, et pendant une semaine, tous les regards avides de nouvelles technologies se tournent vers Las Vegas et son incontournable Consumer Electronic Show.
Le CES représente le plus important rassemblement mondial en ce qui concerne l'innovation et l'industrie technologique. En son sein sont lancés en grande pompe les produits électroniques censés marquer l'année à venir de leur empreinte. Cette grand-messe accueille avec la régularité d'une horloge les constructeurs de renom comme Samsung, Sony ou Microsoft, mais aussi des petites entreprises venues du monde entier présenter ce produit forcémentrévolutionnaire.
Une absence chronique est cependant remarquée, Apple n'ayant jamais mis officiellement les pieds dans les allées du show. Officiellement, car une armée d'employés de Cupertino profite en réalité du CES pour faire une séance de lèche-vitrine, truffe au vent, tentant de sentir le marché et ses évolutions à venir, pourquoi pas en vue d'une future acquisition.
Pendant longtemps on évoquait le sacro-saint Macworld, salon exclusif à la marque et placé stratégiquement juste après le CES, pour excuser Apple de bouder la ville du vice. Cette promiscuité dans le temps voyait d'ailleurs de nombreux médias faire le tour des stands du CES au pas de course avant de sauter dans un avion, afin d'être certain de profiter au maximum des Keynotes souvent bankables de la pomme. Cependant, dès l'annonce officielle du 16 décembre 2008 (attention archive !) cet argument ne tient plus. Apple négligera désormais le salon organisé par IDG, éditeur de la revue Macworld. Cette défection entrainera une lente mais inexorable baisse de fréquentation, amenant l'évènement à faire une pause qui dure depuis 2014...
Usant du Credo Less is More, Apple concentre ses annonces sur ses propres évènements, contrôlant ainsi au mieux sa précieuse communication, tout en évitant de mêler ses propres produits et logiciels dans la masse d'éventuels concurrents. A une époque où le buzz, si difficile à maintenir dans le temps, est une discipline maîtresse, cette logique paraît évidente.
Si la décision semble ferme pour le moment, parler d'absence n'est pas tout à fait exact, ne serait-ce que par procuration, Apple marque son territoire. En effet, on ne compte plus les présentations mentionnant ARKit, HomeKit, AirPlay ou les constructeurs ventant la compatibilité iPhone de leurs produits (comme ici, là ou encore là). Finalement, la présence officielle de Cupertino est-elle nécessaire dès lors que ses produits la représentent en masse sur le salon ? Apple n'étant plus à un paradoxe près, elle semble ici tirer avantage de son absence, se contentant de laisser planer l'ombre d'une pomme entamée, fugace étendard permettant de se rappeler au bon souvenir de ses compétiteurs.
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