Même si la situation économique d’Apple semble plus stable, certains investisseurs n’ont pas oublié la présentation des résultats de novembre dernier. Rappelons qu’au cours de cette dernière Tim Cook et Luca Maestri avaient présenté des perspectives financières très positives avant qu’elles ne soient officiellement infirmées via le premier avertissement sur résultats de janvier.
Les deux hommes avaient en effet annoncé entre 89 et 93 milliards de dollars de CA pour le premier trimestre. S’appuyant sur les iPhone XS et XR (déjà commercialisés), ils avaient demandé aux investisseurs d'anticiper un trimestre record. Lors de la session des Q&A, ils avaient abondé en ce sens, Tim Cook rejetant les préoccupations relatives à l'incertitude macroéconomique dans des marchés émergents tels que la Chine, et évoquant des performances très fortes d'Apple pour la période des vacances.
Ce recours déposé en Californie vient donc mettre en jeu leur responsabilité face aux conséquences de cette présentation. Il leur est reproché une vision bien trop éloignée de la réalité, cachant les difficultés en Chine (chiffre d’affaires trimestriel de 84,3 milliards de dollars), la situation du marché ou la demande réelle de l’iPhone. Cette présentation aurait provoqué une sorte d’inflation artificielle du cours d’AAPL à compter du 2 novembre (le lendemain des résultats financiers), jusqu'à la révision de janvier.
Les actionnaires disent donc avoir été affectés par les déclarations fausses et trompeuses. Ils affirment également qu'Apple n'a pas tenu compte des répercussions du programme de remplacement de la batterie de l'iPhone [ndlr : 11 millions de batteries changées, soit 11 fois plus que prévu], permettant ainsi aux utilisateurs de conserver leur smartphone, et donc d’allonger le cycle de renouvellement (et de faire baisser les ventes d’iPhone).
La décision de la firme de ne plus communiquer le détail des ventes est également un sujet de discorde, les demandeurs affirmant qu’il s’agit là d’un artifice pour masquer le déclin du produit phare. Citant des violations de la Securities and Exchange Act, l’action vise à obtenir le statut de recours collectif, des dommages (non quantifiés pour le moment) et autres frais de justice. Cette procédure s’ajoute aux deux actions déposées en avril, et portant sur le même sujet.
