Bien qu'ayant occupé une bonne partie de la keynote, l'iPad Pro a laissé les journalistes tech présents sur place avec une impression plutôt mitigée.
D'extérieur, la tablette est pourtant assez avenante : très fine, elle donne même un sentiment de légèreté une fois en mains, malgré ses dimensions imposantes. 305x220mm et un peu plus de 700 grammes, on se rapproche ici des chiffres du nouveau MacBook.
Reste qu'en dehors de son support officiel (façon Surface Pro), l'appareil apparait vraiment massif pour une consultation non sédentaire. Jugez plutôt la photo de l'iPad Pro dans les mains de ce journaliste, qui avoue avoir bien du mal à la tenir avec quelques doigts très longtemps tout en jouant avec les interfaces avec l'autre main.
Nos confrères se montrent également assez perplexes sur les usages. Office, par exemple, profite effectivement très bien de la largeur de l'écran, mais cela reste iOS nous confie-t-on. Et effectivement, la souris manque, tout autant que les raccourcis claviers, et toutes ces petites choses qui font qu'une tablette a encore bien du mal à se montrer aussi productive qu'un ordinateur moderne. Finalement, à part quelques pixels supplémentaires, Apple n'a pas créé un iOS Pro qui reprendrait quelques préceptes d'OS X.
Compte tenu de ses dimensions, l'iPad Pro ne semble vraiment utilisable que sur une table et en mode paysage. C'est d'ailleurs le seul moyen de placer deux apps côte à côte (Excel et Word, par exemple), comme si l'on avait deux iPad Air 2 accolés. Encore une fois, on peut se demander si le jeu en vaut la chandelle face à un MacBook, finalement tout aussi nomade et bien plus adapté à la production.
Avec une résolution de 2 732 x 2 048 pixels à 264 ppp, on aurait pu craindre un léger manque de réactivité. D'après les premiers utilisateurs, toutes les interfaces se montrent au contraire parfaitement fluides, le nouveau SoC A9X faisant donc des merveilles. Evidemment, peu de chance que des jeux tournent à pleine résolution de manière native (mais c'est déjà le cas sur les modèles actuels). L'écran a également été souvent décrit comme l'un des plus beaux jamais vu sur une tablette de ce type, une impression toujours très subjective.
La bonne surprise viendra finalement surtout du stylet, pardon, du Crayon. Sans cet accessoire (vendu en option et assez cher), on peut imaginer que la tablette aurait peiné à trouver pleinement son public. C'est le stylet le plus fluide et le plus réactif que j'ai vu jusqu'ici ! clame un journaliste de Wired. Les quelques personnes un peu douées en dessins présentes hier ont vraiment adoré dessiner sur un écran d'iPad, capable de restituer les niveaux de pression de manière assez fidèle. Mais qu'en est-il du positionnement ? Car face aux palettes fixes et mobiles de Wacom, pas sûr que les graphistes -qui ne roulent pas toujours sur l'or- aillent encore dépenser un millier d'euros pour dessiner sur un iPad...
S'il est encore trop tôt pour vraiment se prononcer sur le succès possible de cet iPad Pro, ces premiers contacts se montrent donc déjà bien partagés. A défaut d'être vraiment clivant, on se demande surtout qui craquera pour ces dimensions hors-norme et pour quels usages. Reste que la tablette est extrêmement bien finie, c'est certain, quant-à savoir si elle saura trouver réellement son public (de niche), là, c'est une autre histoire.
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