Comme à chaque présentation, l’iPhone était au centre de toutes les attentions, mais, pour la première fois depuis bien longtemps, il représente à peine la moitié des recettes trimestrielles. Le produit phare affiche en effet 25,986 milliards de dollars (contre 29,47 milliards l'an passé, soit une baisse conséquente de 12% sur un an), pour 53,809 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Mais finalement, ce n’est pas si dérangeant que cela, et ce, pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, cette chute était déjà connue, voire anticipée depuis plusieurs mois. Aussi, elle n’a pas d’impact immédiat. Ensuite, les résultats sont bons (supérieurs au consensus), et ce, même en incluant la baisse de l’iPhone. Cela signifie pour les analystes qu’Apple a les reins suffisamment solides pour absorber la situation, changer de stratégie et développer les Services et d’autres produits. Et c’est sans doute cela qui explique la hausse immédiate de l’action.
Hier soir, Tim Cook a été un peu plus discret sur l’iPhone se contentant d’évoquer l’expérience utilisateurs. Selon 451 Research, le taux de satisfaction de la clientèle serait de 99% pour l'iPhone XS, XS Max et XR combinés. Il a préféré gardé son enthousiasme légendaire pour les Services (11,5 milliards de dollars) nés ou à venir, et les Produits autres que l’iPhone (comme les wearables).
Mais cette tendance correspond aussi à une nouvelle stratégie de la firme : prendre en compte les limites du produit phare (à défaut de réels changements, prix de plus en plus élevé, concurrence ardue) et développer d’autres sources de revenus. Aussi les Services sont à la fois perçus comme une nouvelle richesse mais aussi -par un effet boule de neige- comme un moyen de relancer l’iPhone en jouant sur l’écosystème Apple et la base utilisateurs.
A Reuters, Hal Eddins, économiste en chef pour Capital Investment Counsel et actionnaire d’Apple, a déclaré avoir été agréablement surpris de voir les ventes en baisse d’iPhone ralentir par rapport au trimestre précédent : Vous n'entendez vraiment pas que les gens parlent de leur téléphone comme ils le faisaient il y a plusieurs années. La clé est que lorsque les gens veulent faire des folies sur un téléphone, ils le font avec un produit Apple.
Pour autant, les analystes estiment que ce trimestre est une simple transition vers la fin de l'année. Ils se tournent davantage vers le quatrième trimestre même s’ils n’attendraient pas vraiment de surprises du côté des iPhone 2019. En janvier dernier, Apple publiait son premier avertissement sur résultats, reconnaissant officiellement la crise de l’iPhone.
Mais depuis plusieurs événements sont venus atténuer les tensions : l’amélioration des relations entre les USA et la Chine, la sanction d’Huawei, la réévaluation des prix et l'apparition d'aides financières (limitées géographiquement) et -potentiellement- une reprise de la demande. Rappelons que Time Cook et Lucas Maestri sont toujours sous le coup d’une action collective basée sur la présentation des résultats d’octobre, jugée trop flatteuse et artificielle.
