Si on devait résumer la soirée d'hier, ce serait comme parler d'un rencard plein de promesses mais qui est finalement tombé à l'eau : l'excitation était là, l'envie aussi, mais finalement, c'est avec une grosse frustration qu'on est allé au lit.
On avait "envie d'avoir envie", comme dirait Johnny
Si Apple réussit toujours à créer l'événement pour ses keynotes, celle-ci a particulièrement attiré l'attention car elle devait être consacrée à l'Apple Watch. Présentée en septembre dernier, elle a depuis bien fait parler d'elle, et à l'approche de Baselworld, tous les yeux étaient tournés vers San Francisco pour en dessiner tous les contours.
La fin du smartphone comme extension de la main
Si Apple axe en grande partie sa communication sur les applications de santé de sa montre, son point de différenciation réside dans la multiplicité de ses fonctionnalités.
Ainsi en plus de nous fouetter lors d'activités sportives, et de nous afficher nos notifications Facebook, l'Apple Watch devrait être en mesure de nous appeler un Uber en fin de soirée, de nous faire prendre l'avion sans avoir à sortir notre téléphone, d'ouvrir rapidement notre chambre d'hôtel sans casser l'ambiance avec sa conquête, ou encore de se payer une douceur au supermarché. Bref, le rêve pour ceux qui préfèrent laisser leur smartphone au fond de leur sac à main (poches trop petites, robe ou jupe, les raisons sont multiples).
Une montre connectée qui ne "fout pas la honte"
En plus de ces usages, Apple nous promet une montre aux allures de bijoux, qu'on pourra porter à la salle de sport, dans un cocktail mondain, ou dans un rendez-vous d'affaire. Si d'autres marques se sont déjà essayées à faire des smartwatches, on a souvent l'impression qu'elles ont oublié les femmes, les fashionistas et les fans de belles montres.
Fidèle à sa réputation, la firme de Cupertino devrait remédier à ce problème et a d'ailleurs déjà commencé à positionner son Apple Watch comme un accessoire de mode, qu'on peut retrouver en double page de magazines féminins ou au poignet d'icônes des podiums comme Christy Turlington Burns, égérie de Calvin Klein et de Maybelline, et invitée spéciale de la keynote d'hier.
Une keynote pour du vent ?
Si Apple nous avait déjà dévoilé son Apple Watch, attendue pour avril prochain, l'annonce d'une keynote avait créé une certaine excitation. Qu'avait-elle concocté ? Quelles annonces allait-elle faire ?
Un mannequin mais pas de défilé de mode
Bien que Christy Turlington Burns soit montée sur scène pour donner une touche glamour à cette conférence, les spectateurs n'ont pas eu le droit à un défilé de mode. Quelques Apple Watch ont pu être aperçues ici et là, au poignet d'employés de la Pomme, mais un focus sur son design en situation, sur des mannequins aussi masculins que féminins, au look sportswear ou élégant, aurait été apprécié. En revanche, il se peut que dans les semaines à venir, de plus en plus de célébrités soient aperçues arborant la montre en public, ce qui pourrait venir exciter les fans. Rendez-vous vendredi dans la news people pour le savoir !
Au lieu de cela, la Pomme a choisi d'orienter sa keynote sur les matériaux -somme toute classiques- qui ont été utilisés, sans pour autant entrer dans ses entrailles. Des vidéos tournant autour de l'aluminium et de l'inox ont été diffusées mais peu d'informations ont filtré concernant les évolutions possibles de l'Apple Watch, le remplacement de sa batterie ou les recours possibles en cas d'accident de parcours (rayure, saut dans la piscine etc).
Peu de choix pour les petites bourses
En revanche, le mystère qu'Apple a levé hier, c'est le prix de ses montres et accessoires. La firme nous avait annoncé en septembre dernier que son modèle d'entrée de gamme serait vendu 349$ (ce qui nous fait 399€ en France, finalement) mais personne ne s'attendait à ce que l'Apple Watch Edition soit proposée à partir de 11 000€ (et jusqu'à 18 000€ pour le modèle le plus onéreux).
Si ce tarif a pu faire sauter au plafond certains observateurs, la cible de l'Apple Watch Edition est différente de celle de l'Apple Watch Sport. La première fera de l'oeil aux personnes fortunées capables de s'acheter un modèle en or comme on s'achète un Fitbit ou un Jawbone.
À ce prix, on peut légitimement se poser des questions quant à la longévité de la montre. Y'aura-t-il un programme de remplacement lorsque l'Apple Watch 2 sortira ? De gentils Genius seront-ils toujours à l'écoute quoi qu'il arrive ? Si certains se demandent si ce tarif est justifié, puisque le boitier aura les mêmes fonctionnalités, l'Apple Watch Edition a de quoi faire saliver et c'est justement le propre des produits de luxe.
Quant à la facture des modèles d'entrée de gamme, annoncés à 399€, elle pourra rapidement augmenter si l'utilisateur choisit d'agrémenter son Apple Watch d'accessoires. En effet, si un utilisateur souhaite commencer avec le modèle Sport pour voir si l'usage est bien là, et faire changer le bracelet par la suite, pour rendre sa montre plus élégante, il devra débourser entre 169€ pour un bracelet en cuir et 499€ pour un bracelet en Maillons.
De plus, compte tenu de l'autonomie de la montre (18 heures en utilisation normale), il pourra s'avérer utile d'avoir un câble de charge au bureau, en plus de celui qu'on a la maison (surtout que dans un premier temps, il sera difficile d'aller en quémander un auprès de ses collègues). Là, il faudra débourser 35€ pour avoir 1 mètre de fil et 45€ pour 2 mètres. On imagine que compte tenu du tarif, de nombreux utilisateurs se tourneront vers la plus grande version au cas où.
On attend toujours de toucher
Plus de questions que de réponses, finalement
Alors que beaucoup s'inquiétaient de l'autonomie de cette montre, qui aux dires des rumeurs, n'allait pas tenir la journée, Apple a levé le doute hier, en affirmant que sa smartwatch resterait allumée 18h en utilisation normale.
En revanche, puisqu'il faudra la recharger tous les soirs, elle ne sera pas en mesure de traquer le sommeil de son utilisateur. Dommage, pour un accessoire qu'on nous présente comme un véritable compagnon pour la santé.
D'autres rumeurs couraient également sur les boutiques qui auraient le privilège de vendre l'Apple Watch mais Tim Cook n'a pas daigné y faire allusion. Sera-t-elle exposée aux côtés d'autres montres de luxe aux Galeries ? Patience pour le savoir. De même, le stockage interne de la montre et la façon dont il pourra être utilisé reste un sujet qu'Apple a peu évoqué.
On touche avec les yeux, et derrière un écran
Au delà de ces questions, ce qu'on attend réellement, c'est de pouvoir toucher cette fameuse Apple Watch, de la passer au poignet, et de se regarder dans le miroir en se demandant si ça l'fait. Tim Cook le dit lui-même, c'est un objet très personnel et acheter une montre sans l'avoir essayée semble impossible. Le bracelet sera-t-il a la bonne taille ? La couleur est-elle la même que sur le site, convient-elle à ma carnation de peau ? La montre sera-t-elle gênante ? Lourde ? Swag ? Bref toutes ces questions ne pourront trouver des réponses que lorsque ces smartwatches seront présentées en boutique, à partir du 10 avril prochain, au moment de l'ouverture des précommandes.
Il faudra donc attendre encore un moment avant de prendre en main cette montre et de pouvoir enfin se rendre compte de l'interface qu'elle propose. En effet, certains se sont dit déroutés lors de premiers tests, mais est-ce une question d'habitude ? La fameuse couronne est-elle facile d'utilisation ? Quels usages proposeront les applications ? Un boitier 42mm fait-il une vraie différence par rapport à un 38 ?
Ceux qui n'ont pas d'Apple Store à proximité de chez eux et qui ne sont pas pressées d'avoir la montre ont donc tout intérêt à attendre avant de passer commande.
Bref rendez-vous dans un mois pour en savoir plus.
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