Les sites internet sont-ils voués à disparaitre ?
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
traditionnelvoit son audience globale stagner, voire carrément baisser, une tendance qui s'explique en grande partie par l'arrivée du mobile, mais pas seulement.
L'autre phénomène, c'est la montée en puissance des réseaux sociaux, qui monopolisent désormais la majorité du temps passé sur son smartphone, en particulier chez les jeunes. Après la génération Y (nés dans les années 80), on évoque désormais les
Milléniums(
Millennials, en anglais), des jeunes gens dont l'année de naissance se situe autour de l'an 2000 et qui sont aujourd'hui âgés de 12 à 18 ans. Ces
ados de 2016semblent tout simplement avoir abandonné les sites et les médias traditionnels au profit de Facebook, Snapchat, YouTtube, Periscope et autres Instagram.
Certains médias ont déjà bien anticipé la tendance, en publiant notamment des articles entiers sur Facebook ou Snapchat, en proposant du contenu vidéo sur YouTube ou en publiant régulièrement des photos sur Instagram... Bref, se cantonner uniquement au web traditionnel et aux apps ne semble plus suffisant pour toucher les ados d'aujourd'hui. Le site MinuteBuzz, l'un des plus gros portails français spécialisé dans le
buzz(ne riez pas), a jeté un pavé dans la mare ce matin en déclarant -par la voix de son fondateur, Maxime Barbier- que l'entreprise allait... arrêter le web. Ce n'est pas une blague, le site officiel vient de fermer !
Adieu les audiences Médiamétrie ! Les clients veulent connaître nos performances sur les plates-formes : le nombre de contenus vus, pendant combien de temps et la taille du public touché. Après avoir levé 20 millions d'euros (pour un CA de 5 millions), nos confrères deviennent un
média socialqui ne publie que sur les plateformes.
Les articles, c'est dépassé !clame également MinuteBuzz, qui estime que l'avenir est au 100% vidéo.
C'est déjà le cas aux USA !affirme le site, même s'il s'agit d'une demi-vérité : les articles n'ont absolument pas disparu aux USA, pas plus que les sites web, mais il est vrai que les audiences vidéo sont de plus en plus importantes et monopolisent désormais une grande partie du temps passé sur le réseau (voire la majorité chez certaines catégories d'internautes).
Reste la question du financement, et lorsqu'on écoute les confidence de Maxime Barbier dans les Echos, il y a de quoi frémir : la publicité trop
ad-bloquéesera remplacée par du brand-content, autrement dit, du contenu 100% publicitaire présenté au travers de vidéos humoristiques à une génération qui ne semble plus réellement faire le distinction. Accor et Danone auraient déjà signé, avec la promesse de toucher plus de 8 millions d'internautes tous les mois. L'avenir ne serait donc pas seulement à la disparition des sites, mais également à celle du contenu indépendant des marques. Voilà qui fait rêver, n'est-ce pas ?