Etienne Dugas, Président de la Fédération industrielle des réseaux d’initiative publique (Firip), s'est exprimé dans les Échos, sur la couverture internet des particuliers, et notamment des campagnes et zones isolées en France. Rappelons que les RIP sont les réseaux cofinancés par les collectivités territoriales et les opérateurs privés, pour déployer la fibre dans les zones les moins denses du territoire (qui ne sont pas des zones où les opérateurs télécoms investissent en priorité).
Selon lui, la 4G fixe est nécessaire pour apporter le très haut débit dans les campagnes. Le satellite pourrait également être une solution qui viendrait en soutien, avec toutefois un bémol sur le temps : pour les « gamers », ¼ de seconde de latence, ce n'est pas acceptable.
La 4G fixe, c'est la possibilité d'avoir un Internet fixe à domicile à haute vitesse grâce à une fréquence dédiée : la 3,4 GHZ. Elle permet d'accéder au très haut débit de manière pérenne pour les territoires enclavés avec des délais de déploiement de douze mois en moyenne. Avec la fibre optique, il faudra dix ans pour les derniers raccordés. L'autre avantage, ce sont des coûts de déploiement dix fois inférieurs à ceux de la fibre optique. Seul inconvénient : le hertzien est sensible aux événements électromagnétiques : les orages, la neige lourde, le brouillard.
S'agissant du conflit sur la répartition des zones moyennement denses entre Orange et SFR, il estime qu'il est nécessaire de maintenir l'accord de 90-10 et de demander aux opérateurs de déjà respecter leurs engagements de couverture sur ces zones avant de poursuivre le débat. Il pense en effet inéquitable de faire reposer les investissements de ces infrastructures sur les collectivités les moins dotées.
Enfin, il se montre favorable à l'accès au réseau Orange par les petits opérateurs télécoms pour commercialiser de la fibre. Pour lui, la question est de rétablir les bases d'une concurrence saine : Pensez qu'aujourd'hui Orange possède 70 % du marché entreprises... C'est une machine à cash !
