Comme il fallait s’y attendre, le projet de Facebook de regrouper ses plateformes de messageries (même appartenant toutes au même groupe) n’a pas manqué de faire tiquer la Commission de protection des données. Si les utilisateurs de Messenger, WhatsApp et Instagram pourraient y trouver leur compte, l’Europe un peu moins.
L’Irish Data Protection Commission vient donc de demander au réseau social, des précisons en urgence sur le sujet. Elle vient d’ailleurs de publier un communiqué sans équivoque.
Bien que nous comprenions que la proposition de Facebook d’intégrer les plates-formes Facebook, WhatsApp et Instagram en est à un stade de développement conceptuel très précoce, la DPC a demandé à Facebook Irlande de lui fournir une présentation urgente sur ce qui est proposé. La DPC irlandaise examinera de très près le projet au fur et à mesure de son développement, en particulier dans la mesure où il implique le partage et la fusion de données à caractère personnel entre les différentes sociétés de Facebook.
Les précédentes propositions de partage de données entre les entreprises du groupe ont suscité de nombreuses inquiétudes quant à la protection de ces dernières et la DPC irlandaise demandera sans tarder des garanties [...] par Facebook dans la poursuite de cette proposition. Il faut souligner que l'intégration proposée ne pourra avoir lieu en Europe que si elle satisfait à toutes les exigences du RGPD.
Rappelons que le même dossier était monté jusqu'au Congrès des États-Unis, où Ro Khanna -de la Chambre des représentants- a suggéré que ce projet soulevait des inquiétudes antitrust concernant les acquisitions d'Instagram et de WhatsApp effectuées par Facebook en 2012 et 2014. En 2016 déjà, Facebook avait tenté de partager les données personnelles des utilisateurs rassemblées par WhatsApp, mais avait dû renoncer à la suite d'une enquête menée par les autorités britanniques chargées de la protection des données.
