Contrairement à Apple, Spotify aime bien publier le nombre de ses abonnés payants -histoire de mettre la pression et de montrer sa supériorité. Ainsi, ces derniers étaient 155 millions à la fin du dernier trimestre de l'année dernière, en hausse de 24 % d'une année sur l'autre. Le nombre total d'utilisateurs actifs mensuels -dont ceux bénéficiant d’un accès gratuit financés par la pub- est désormais de 345 millions (en hausse de 27 % d'une année sur l'autre). Ces montants -annoncés lors des derniers résultats du Suédois- sont largement supérieurs aux 60 millions officiellement déclarés pour Apple Music en 2019.
Cependant, d’après le WSJ, la plateforme perdrait toujours de l'argent -notamment parce que l'augmentation de sa base d'abonnés est en majorité due aux offres gratuites ou à tarif réduit (sur certains marchés en développement comme en Inde ou en Russie). Ainsi, la firme a enregistré 125 millions d'euros de pertes, contre 209 millions d'euros l'année précédente. C’est certes mieux qu’en 2019 mais la situation n’est pas des plus stables.
Le chiffre d'affaires moyen par abonné a chuté de 8 %. Le CA des abonnements a augmenté de 15 % par rapport à l'année précédente, à 1,89 milliard d'euros. Le chiffre d'affaires publicitaire a augmenté pour un deuxième trimestre consécutif après avoir chuté au premier semestre au milieu de vents contraires pandémiques, bondissant de 29 % à 281 millions d'euros. La publicité, représentant historiquement moins de 10 % du chiffre d'affaires, monterait désormais à 13 % des revenus. Il est même devenu un facteur de croissance avec l’essor de l’activité de podcasts ou des livres audio.
Il reste qu’Apple Music conserve un avantage certain par rapport à Spotify puisqu’elle peut se reposer sur les autres produits et services de la firme. Elle n’est pas soumise à la nécessité de réaliser des profits et peut tour aussi bien ne servir qu’à stimuler les ventes de matériel pour des choses comme les AirPods et les HomePod.
