Le Mobile World Congress est vraiment un événement sidérant : 60 000 visiteurs, 58 600 m2 d'expo, 1400 exposants et "3000 PDG". Pour ceux qui connaissent un peu les salons informatiques, imaginez-vous l'équivalent de 6/7 fois la MacWorld de San Francisco. Pour tout dire, les distances à parcourir sont tellement énormes, d'un hall à l'autre, que Bicus a besoin de pédicure (et d'une bonne douche mais je ne voudrais pas éventer un secret malodorant).
Plus sérieusement, ce salon a été l'occasion d'une véritable déferlante Android. Dans son espace réservé, tout vert, une foule dense, témoin de l'enthousiasme pour la plate-forme. Cependant, nous sommes restés sur notre faim : Android 3 sur tablette est certes plutôt bien conçu, quoiqu'un peu confus au niveau de son organisation, mais la rapidité est loin d'être toujours au rendez-vous même sur les tablettes dual-core sur lesquelles il tourne. Pour qui est habitué à la réactivité de l'iPad, devoir refaire 2 fois le même geste pour produire l'effet escompté est assez troublant. Le logiciel que nous montrons n'est pas encore complètement finalisé et des améliorations et optimisations sont encore à venir, nous a-t-on a de maintes reprises répondu.
Le second élément marquant, qui concerne toujours Android, est la difficulté, pour les constructeurs, de se différencier les uns des autres. Prenez une tablette Galaxy Tab 10.1, une Xoom de Motorola, ou encore une Optimus de LG et vous aurez bien du mal à les différencier. LG, tout de même, s'essaye à l'image en 3D en embarquant deux capteurs vidéo pour restituer la 3e dimension. Encore faut-il avoir envie de porter des lunettes spécifiques et ressentir le besoin de cette technique encore gadget. En tout cas, Android a de l'avenir, ça ne fait aucun doute, mais les constructeurs ne survivront pas tous dans la concurrence qu'ils se livrent, c'est tout aussi évident.
HP/Palm et RIM ont chacun dévoilé leur tablette, équipé de leur OS fait maison. Là aussi, il reste des optimisations à faire et de nombreux bogues subsistent. RIM semble cependant plus avancé et le PlayBook a fière allure. Le TouchPad de HP s'est montré plutôt moins réactif et, c'est paradoxal quand on connait un peu Palm, moins fignolé sur un plan ergonomique. Si nous devions désigner la meilleure tablette de ce salon, le PlayBook remporterait nos suffrages, et ce sans l'ombre d'une hésitation.
Apple n'était pas sur le salon et, finalement, peu de stands utilisaient des produits pommés. Par contre, Imagination, qui fournit le partie GPU pour les processeur Apple, montrait de nouveaux éléments, notamment un matériel capable de rendus en 3D raytracing et temps réel. Voilà qui promet pour l'avenir du jeu et de la création 3D sur iOS.
Qualcomm et Nvidia se livrent, également, une bataille acharnée. NVidia, en dévoilant son processeur Quad Core Kal-El (nous y reviendrons en vidéo) a marqué les esprits avec un paradigme dont l'avenir nous dira s'il est le bon : plutôt qu'augmenter la fréquence des processeurs, ils préfèrent augmenter le nombre de cœurs et répartir les tâches entre ceux-ci. La promesse de plus de puissance, mais aussi de plus d'autonomie s'avère, en tout cas, séduisante.
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