Marissa Mayer, PDG de Yahoo depuis juillet 2012 qu'elle a rejoint après avoir quitté son poste de vice-président chez Google, a suscité la polémique après avoir annoncé qu'à partir de juin les salariés de Yahoo disposant d'un accord pour pouvoir travailler depuis leur domicile étaient priés de venir, à la place, travailler dans les bureaux de l'entreprise.
La vitesse et la qualité sont souvent sacrifiées quand nous travaillons depuis notre domicile. Mais nous avons besoin d'un Yahoo unifié, et ça commence par le fait de travailler, physiquement, ensemble, indiquait-elle. Cette annonce a fait polémique outre Atlantique, où Mayer a été largement critiquée, notamment par nombre de commentatrices, estimant qu'avec une telle mesure, la PDG de Yahoo renvoyait les femmes en arrière, plutôt que d'être la femme PDG à laquelle elles auraient pu se référer. Le problème, estimaient en substance les contemptrices, était que la mesure allait défavoriser les jeunes mères, qui travaillent à la maison, tout en gardant un œil sur leur progéniture.
Nous nous trouvons à critiquer une femme PDG alors que si une telle décision avait été l'œuvre d'un homme, elle n'aurait pas causé tant de remous, s'insurge Kathleen Schmidt, PDG d'une entreprise de relations publiques. Le sexe du PDG n'aurait même pas été mentionné, surenchérit John Gruber. La médaille de la femme PDG influente est évidemment à deux faces : d'un côté le fait d'être une femme, charmante au demeurant, dans un environnement très masculin attire l'attention sur Marissa Mayer, et sur Yahoo, de l'autre il suscite des commentaires qui tendent vers le sexisme.
Car la lecture de cette politique nouvelle de Yahoo semble bien avoir été un peu rapide. Au sein même de Yahoo, de nombreux salariés témoignent des abus du système de travail à domicile chez Yahoo, considéré parfois par certains comme du temps libre, rapporte TechCrunch. Travailler chez Yahoo, c'était un peu comme payer des taxes en Grèce, commentait un employé. D'autres viennent au soutien de la mesure, estimant que Yahoo se bat pour sa survie et que certains salariés à domicile ne se connectaient même pas une fois sur le VPN de l'entreprise.
