Souvent ennemis et rivaux, parfois partenaires, Apple et Samsung connaissent une relation tumultueuse et médiatique depuis des années.
Un partenariat peu évident
Toujours à l'affût, The Information s'est penché sur le fonctionnement de la relation bien particulière entre les deux firmes, qu'elle n'hésite pas à décrire comme le mariage le plus malheureux de la technologie. Pour les fans de petites histoires, le média publie au passage de nombreuses anecdotes sur le sujet.
Il faut dire que l'alliance est ambiguë au vu de l'organisation du conglomérat sud-coréen. D'un côté, Cupertino a besoin des produits fournis par Samsung Display pour ses iPhone (bien cordialement). De l'autre, c'est une lutte sans fin entre Apple et Samsung, qui est généreux en attaques publicitaires caustiques et abrasives.
The Information cite un incident survenu en 2017, les ingénieurs d'Apple étaient partis en Corée du Sud pour rencontrer des employés de la division d'affichage de Samsung. Mais le Sud-coréen se méfiait à tel point des ingénieurs de Cupertino qu'il leur aurait été dit qu'ils n'étaient pas les bienvenus dans les installations, y compris dans les immeubles de bureaux -Samsung souhaitant plus que tout protéger sa propriété intellectuelle. Les ingénieurs d'Apple auraient alors été contraints de s'entretenir avec leurs homologues de Samsung à distance depuis leurs chambres d'hôtel. Dans une autre illustration, les ingénieurs de Cupertino, demandant des informations sur les écrans qu'ils souhaitent utiliser, auraient reçu un beau Confidentiel comme seule réponse.
La crise de l’oled
Mais, Samsung peut s'enorgueillir d'une position plus que privilégiée dans la liste des fournisseurs d'Apple, qui doivent prendre un risque financier afin de stocker et absorber le coût des pièces non nécessaires. Ainsi, en 2020, Cupertino aurait versé à Samsung environ 950 millions de dollars, correspondant aux commandes non honorées de panneaux OLED.
Il y a quelques années, Apple a bien tenté de s'émanciper de son partenaire devenu un peu trop compliqué à gérer pour elle, notamment lors de la phase de développement de l'iPhone X. Elle avait espéré utiliser la technologie d'affichage microLED au lieu de l'OLED. Mais de nombreux problèmes de fabrication et des coûts trop élevés ont eu raison de cet espoir, l’obligeant à revenir vers son bon vieux partenaire (et ses dalles OLED).
Une autre fois, Samsung aurait obligé Apple à prendre livraison de centaines de milliers d'écrans MacBook, même après que les prévisions de commande aient été revues à la baisse. Cela ne s'est pas arrangé avec l'iPad mini. Apple aurait en effet relevé des imperfections sur les dalles LCD fournies à Foxconn. Mais Samsung aurait simplement refusé de les remplacer, Apple n'ayant d'autre choix que d'utiliser des panneaux qu'elle jugeait pourtant imparfaits.
La liste des désaccords semble sans fin et illustre bien la relation plus que tumultueuse qu'il existe entre les deux sociétés. Mais à tant vouloir tendre la corde, Cupertino n’aurait eu de cesse de développer sa propre technologie d'écrans, notamment microLED, afin de ne plus dépendre de ce patriotisme exigeant partenaire.
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