Nous vous en parlions récemment, un ancien ingénieur d'Apple avait trouvé la mort en 2018 dans son Tesla Model X, alors qu'il roulait avec l'Autopilot activé.
La National Transportation Safety Board (NTSB), l'équivalent de notre sécurité routière, commence à fournir ses premières conclusions par la voix de son directeur, Robert Sumwalt. Et ce dernier n'y va pas avec le dos de la cuiller : pour lui, Tesla a ignoré les recommandations de l'organisme dès 2017, qui proposait alors de limiter la conduite de niveau 2 en s'assurant plus souvent de la présence du conducteur derrière son volant. Parmi les 5 constructeurs interpellés, Tesla serait le seul à ne pas avoir répondu sous 3 mois.
Un fabricant nous a ignorés. Et ce fabricant est Tesla révèle-t-il. Nous demandons aux destinataires des recommandations de nous répondre dans les 90 jours. C’est tout ce que nous demandons. Donnez-nous une réponse dans les 90 jours. Dites-nous ce que vous avez l'intention de faire , a déclaré Sumwalt. Mais cela fait 881 jours que ces recommandations ont été envoyées à Tesla, et nous n'avons rien reçu.
Mais l'enquête met aussi en cause Walter Huang, la victime du crash. Ce dernier aurait été en train de jouer sur son téléphone au moment de l'accident sur l'autoroute 101, bien connue en Californie. Sumwalt s'en prend pourtant ici à Apple, qui aurait dû, selon lui, mettre en place des disposition pour éviter qu'un conducteur n'utilise son appareil en conduisant, ce à quoi Cupertino a rappelé que ses employés étaient simplement tenus de respecter la loi. En pratique, il semble pourtant aujourd'hui compliqué de détecter si une personne est le conducteur ou un simple passager, une telle limitation semble alors difficile à mettre en place. Ce n'est pas anti-technologique que de demander que les appareils mobiles empêchent les conducteurs de se livrer à des activités distrayantes par la simple installation d'un mécanisme ou d'une application de verrouillage, a-t-il déclaré. C'est plutôt pro-sécurité. L'homme ne précise toutefois pas comment identifier un tel comportement.
Et même si l'Autopilot n'a engendré que très peu d'accident mortels pour l'instant, Sumwalt se veut assez dur avec les constructeursCe qui m'a le plus frappé dans les circonstances de cet accident, c'est le manque d'anticipation du système pour prévenir les abus prévisibles de la technologie. Au lieu de cela, l'industrie continue de mettre en œuvre la technologie de telle sorte que les gens peuvent se blesser ou être tués, ignorant les recommandations de ce conseil visant à les aider à prévenir de telles tragédies. De telles déclarations tendent aussi à déresponsabiliser le conducteur, alors qu'ici, on ne parle pas encore de véhicules réellement autonomes, mais bien d'assistance à la conduite.
Rappelons qu'en Europe, les autorités bien plus frileuses qu'aux USA quant à la législation à adopter, restreignant les fonctions de niveau 2 de manière très agressive : les mains doivent rester sur le volant (avec des rappels toutes les 15 secondes), les angles des virages pris en charges sont restreints et un grand nombre de fonctions proposées par Tesla au fil du temps sont pour le moment interdites sur nos routes.
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