Essai MG4 Luxury : prix, autonomie, recharge... la meilleure voiture électrique abordable de 2023 ?
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
Après une longue carrière britannique, MG vogue depuis quelques années déjà sous pavillon chinois, offrant un rapport qualité/prix inédit, sans pour autant lui accoler l'étiquette low-cost qu'elle ne mérite d'ailleurs pas vraiment. Comme vous allez le voir dans notre essai complet sur plus de 2000Km, la voiture est non seulement suréquipée, mais elle propose aussi quantité d'innovations encore rares sur ce segment de prix...
Trois modèles seulement
Même si l'on avait bien aimé la Megane E-Tech, il fallait un diplôme d'ingénieur pour s'y retrouver dans son configurateur en ligne aux options compliquées.
Chez MG, qui prend exemple sur Tesla, il n'y a que trois modèles, et très peu d'options :
- MG4 Confort 26.990 € TTC (450km WLTP)
- MG4 Luxury 28.990 € TTC (435km WLTP)
En pratique, il faudra rajouter entre 1000 et 2000€ entre la peinture (650€), le sièges similicuir (650€) -les seules options- et les frais de mise en circulation.
Un look de petite japonaise sportive
Si beaucoup apprécient le design de la MG4, son look reste assez clivant, avec des lignes taillées à la serpe qui rappellent beaucoup les petites japonaises sportives.
Avec sa couleur
Fizzy Orangeacidulée et ses spoilers avant/arrière un brin exagérés, MG drague ouvertement la clientèle des anciennes GTi, ces bombinettes des années 80 offrant des performances très honorables pour un prix contenu.
Cet esprit sportif est renforcé par une garde au sol assez basse, un double béquet très proéminent et des vitres teintées à l'arrière (finition Luxury), ce qui confère à l'ensemble une belle unité. Désormais, les voitures chinoises ont une vraie personnalité propre et n'hésitent plus à imposer un design affirmé.
Seul bémol, les roues (même en 17") auraient mérité une ou deux tailles de jantes supplémentaires, mais rappelons aussi que des passages de roues contenus permettent de privilégier l'espace à bord.
Compacte mais lourde !
Avec 4,287m de long, elle est plug longue que la Megane E-Tech (4,21 m) mais un peu plus courte qu'une Cupra Born (4,32m).
Pour autant, l'espace à bord reste gigantesque pour la catégorie, grâce à un énorme empattement (2,7m), d'où ce léger look de
caddie de supermarchésur la partie arrière.
Autre bonne nouvelle, grâce à un moteur situé sur l'essieu arrière, la MG4 est très maniable en ville, avec un rayon de braquage de seulement 10,6m. Sur les petits chemins ou sur les places de parking compliquées, elles se faufilent comme rien, contrairement à Tesla et ses manoeuvre de gros camion !
Contre toute attente, mais c'est souvent le cas chez les chinois, les voitures ont encore du mal à rester légères. Avec 1685kg, soit 50kg de plus qu'une Megane E-tech, on se rapprocherait presque d'une Model 3 du segment supérieur (1 725 Kg). Vous le savez, en électrique, le poids est l'ennemi -non pas de la performance, mais bien de l'efficience !
Capteurs et conduite autonome
Le slogan de la MG4 pourrait être
Elle a tout d'une grande !tant les équipements sont pléthoriques !
Pas de feux matrix LED, encore trop coûteux sans doute, mais la voiture propose tout de même les phares LED automatiques, un système de conduite semi-autonome, une caméra à 360 degrés, des capteurs de parking, un radar... Bref, rien ne manque ou presque ! Mais comme vous avez pu le voir en vidéo, la fiche technique ne fait pas tout, les phares automatiques ou la conduite autonomes ne sont pas exempts de défauts de fonctionnement.
La calandre arbore même des volets actifs (version confort minimum) qui permettent de refroidir la batterie ou d'optimiser l'aérodynamique, selon la vitesse. Là encore, c'est assez rare pour la catégorie !
Sous le capot, pas de frunk -c'est vraiment dommage, même si certains accessoiristes y travaillent- mais une pompe à chaleur de série (version Luxury) qui permet d'améliorer l'efficience et l'autonomie durant l'hiver, et qui peut aussi préchauffer la batterie à la demande -nous n'avions pas eu à le faire, grâce aux température estivales plus clémentes.
Un coffre dans la moyenne
A l'arrière, certes très torturé, une petite bande de LED fait sensation dans la nuit -c'est peut-être un détail, mais ces éléments de style sont encore rares à ce niveau de prix.
En revanche, la MG4 n'a pas d'essuie-glace sur la lunette, ce qui est parfois pénible lorsqu'il pleut. Le double béquet permet toutefois de protéger la vitre du soleil ou de la pluie, tout en améliorant l'aérodynamique -dixit le constructeur.
Enfin, le coffre affiche une contenance assez moyenne de 350/360L en fonction de la configuration. C'est correct, surtout avec l'espace situé sous le fond plat utilisé pour y stocker les câbles de charge. Il faudra toutefois sortir toutes vos valises pour vous brancher sur une borne de village, un frunk aurait été bienvenu pour pallier ce souci.
Une clef Bluetooth comme chez Tesla
La MG4 est toujours livrée avec une clef physique, du classique sur les voitures à bas coût.
Pour autant, en fouillant dans l'application mobile, il est possible de déverrouiller la voiture en 4G... mais aussi en Bluetooth ! La
Digital Keypeut non seulement ouvrir les portes, mais aussi démarrer le véhicule !
Manque de chance, la fonction ne semble pas encore opérationnelle sur notre modèle Luxury mais des propriétaires m'ont confirmé que cela fonctionne sur leur berline. Par contre, le Bluetooth ne se connecte pas tout seul, comme chez Tesla : il faudra à chaque fois lancer une fonction, dans un sous-menu de l'application...
Reste que la technologie est en place, il suffirait d'une mise à jour pour se passer de clef physique ! A quand CarKey sur l'Apple Watch et un mode sentinelle sur la MG4 ? Avouez qu'on en rêverait !
200 chevaux et un châssis sportif
Alors que Smart nous avait fait presque peur avec les 300 chevaux mal maîtrisés de la Smart #1, MG nous prouve qu'il n'y a pas besoin de surdimensionner une berline pour s'amuser.
Il suffit en effet d'un châssis particulièrement sportif, et d'un moteur juste assez puissant (200CV) situé sur les roues arrières, le tout géré parfaitement via un ESC bien calibré, et vous obtenez une voiture très joueuse, qui vire parfaitement à plat sur les petites routes de montagnes, et qui est même capable d'enclencher quelques donuts sur une piste humide en déconnectant les aides.
Les spécifications de la MG4 en détails :
- Propulsion
- Moteur Synchrone 125 kW (170CV) ou 150 kW (204CV)
- 250NM de couple
- vMax 160 km/h
- 0 à 100 en 7,7s (standard) 7,9s (luxury)
Fait amusant, c'est finalement la version d'entrée de gamme qui est la plus joueuse ! Plus légère, elle domine le 0 à 100 malgré un moteur moins puissant, et il est plus facile de placer le train avant grâce à une batterie moins lourde.
Autonomie sur autoroute : 260Km
La MG4 est disponible avec deux packs de batterie :
- NMC 64 kWh pour 450km WLTP (435 Km en Luxury)
Avec 450Km en version médiane, elle concurrence directement les Cupra Born et ID.3 58kWh, la Megane E-Tech, ou encore la Smart #1. La MG4 reste moins performantes qu'une Tesla Model 3 de base (500 Km WLTP avec les bonnes jantes) mais plus efficace qu'une e208 ou qu'une Zoé, qui peinent à dépasser les 400Km WLTP.
Evidemment, ces autonomies théoriques sont rarement atteintes dans la réalité. Tout se joue en effet sur la consommation électrique, qui dépend à la fois de l'environnement (vent, topologie du trajet...), et de la vitesse. A titre personnel, je préfère quand-même maximiser l'autonomie, d'autant que notre modèle n'a pas à rougir côté sportivité...
D'après nos tests, la MG4 offre une autonomie maximal de :
• 300Km sur autoroute à 110Km/h
• 350Km sur route à 80/90Km/h
• 350 à 400Km en ville
Comme ses concurrentes, notre MG se montre plutôt efficiente en ville et même sur autoroute, à condition d'avoir le pied léger. Rester sous les 20kWh/100Km (300Km d'autonomie) s'avère assez compliqué sur les longs trajets avec des portions à 130Km/h, là où Tesla affiche des consommations autour de 16/17kWh/100Km, sachant qu'il s'agit d'une berline du segment supérieur !
Durant notre essai, nous avons tenté le diable en poussant la batterie à 1% après un départ à 97% depuis la borne Ionity. Résultat ? 256Km, soit autour de 265/270 en grappillant les derniers pourcents jusqu'à la panne. Or comme on va le voir ci-dessous, sur les grands trajets, il est difficile de charger à plus de 80%, ce qui réduit mécaniquement l'autonomie entre deux stations... Heureusement, une petite surprise nous attend du côté de la charge !
Une recharge très rapide !
La MG4 se recharge à des puissances assez modestes, mais dans la moyenne du segment :
- AC : 6,6kW (standard) 11kW (Confort/lux)
Les 80% sont affichés en 35mn, mais en réalité, MG a été plutôt pessimiste ! En effet, avec une courbe de charge particulièrement efficace, nous avons réussi à charger environ 55% en 11 minutes et même 70% en moins de 20mn ! Quant aux 80%, cela oscille entre 25 et 30 minutes, suivant les bornes et la chauffe de la batterie -que l'on peut forcer depuis le tableau de bord.
Du coup, sur un long trajet, vous pouvez tout à fait opter pour des
sauts de puceplutôt que des arrêts longs et ennuyants : un petit aller-retour aux toilettes suffit donc à récupérer 50% de la batterie et repartir pour 150Km d'autoroute. Si vous rester 15 minutes de plus pour atteindre les 80%, vous pouvez espérer 200Km d'autonomie à 130Km/h, le minimum vital pour minimiser le nombre d'arrêts.
Comme sur la Smart, la Megane ou la Zoé, j'aurais vraiment aimé que la charge en courant alternatif (AC) se fasse en 22kW, mais non ! La version de base est même limitée à 6,6kW ! Sur une borne publique, il faudra donc entre 6 et 10H pour charger nos MG4, contre seulement 2 à 3H chez Renault !
On se consolera avec la prise en charge du V2L, cette possibilité de sortir 2,2kW via le connecteur standard, pour alimenter des appareils électriques ou dépanner une autre voiture électrique. En revanche, nous n'avons pu tester la chose, faute d'adaptateur fourni -MG n'en propose même pas en option ! Vous pouvez en acheter un compatible sur ce site.
Dernier point, la prise de charge est située à l'arrière gauche, comme chez Tesla, idéal pour les SuperChargers. En revanche, c'est moins pratique le long des routes, car il faut retourner la voiture pour être du bon côté... ce qui n'est pas très légal.
Un poste de conduite soigné
Il faut se faire une raison -on la vu avec la Smart- les chinois savent désormais concevoir des intérieurs de qualité et n'ont plus rien à envier à nos marques généralistes.
Les Suisse ont une expression que j'aime beaucoup, celle d'être
déçu en bien. Sur cette MG4, les ajustements sont d'un bon niveau, les matériaux de qualité, même si les plastiques durs sont encore très présents sur les portières et la console centrale -mais cela évite de surcharger le poids général.
On découvre aussi quelques surprises : le porte-lunette est doublé de feutrine, les fauteuils affichent des surpiqûres bleues du plus bel effet, et certains vide-poches embarquent même une surface antidérapante -enfin, que dire de ce superbe volant 100% cuir surmonté de l'emblématique logo MG !
La MG4 ne lésine pas non plus sur les équipements, avec des sièges électriques et chauffants pour le conducteur, le volant chauffant ou encore le rétroviseur électrochromatique, la détection d'angle mort, et même la caméra à 360. Evidemment, ces options sont essentiellement proposées sur la version Luxury, mais à moins de 29 000€, quelle berline thermique en offre vraiment autant ?
Quelques regrets quand-même, comme l'absence de poignée au dessus des portières, de toit panoramique (même en option) ou encore de lumière lorsque vous dépliez le miroir du pare-soleil. Il faut bien pinailler un peu, non ?
Enfin, les vide-poches sont très nombreux, avec de grands espaces dans les portières (une bouteille d'1,5L tient parfaitement), sous l'accoudoir et même dans la console centrale -dont un petit volet permet de masquer vos cartes de crédit, AirPods et autres objets de valeur. Les deux porte-gobelets situés sous la console-avant restent néanmoins limités sur la hauteur -les thermos et autres bouteilles d'eau ont souvent du mal à tenir.
Une connectique très riche
Comme dans toute voiture moderne, la MG4 embarque tout le nécessaire pour connecter nos appareils électroniques.
La console centrale héberge un seul port de charge sans-fil (Qi) mais deux prises USB (USB A et USB C), dont une sera utilisée pour CarPlay (filaire uniquement).
Bluetooth et WiFi sont de la partie, il est même possible de partager la connexion 4G en HotSpot -avec un FairUse entre 1 et 4Go/mois dixit les concessionnaires, mais personne n'a réellement testé pour l'instant.
Pour les adeptes de Spotify et Apple Music, le sound system est étonnamment de qualité, embarquant jusqu'à 6 haut-parleurs et 2 micros, de quoi passer vos appels confortablement.
Enfin, deux écrans très bien définis et parfaitement lumineux surmontent l'ensemble du poste de conduite, dont cette magnifique dalle de 10,25", que je trouve un peu étriquée sur la hauteur, mais tout à fait dans les standard du moments -lumineuse et d'une bonne définition.
Un système multimédia à parfaire
Au premier abord, le système multimédia est plutôt plaisant à regarder : l'interface est moderne, soignée, et plutôt claire visuellement.
Cette impression d'OS moderne ne sera pourtant que de courte durée : il suffit d'essayer de régler la climatisation pour comprendre que l'ergonomie n'est pas fantastique. Un seul bouton physique permet de l'activer ou de la désactiver, mais l'on voudrait surtout s'en servir d'accès rapide ! Essayez de régler la température ou la force de la ventilation (ce qui est assez intuitif), l'interface disparaitra pourtant trois secondes plus tard sans crier gare... En réalité, la climatisation doit être réglée soit via un raccourci à paramétrer sur le volant, soit depuis le menu situé tout en haut de l'écran, difficile à atteindre pendant la conduite.
MG a bien prévu une rangée de boutons physiques pour les warning, les boutons du volume ou encore le dégivrage, mais rien pour la température !
Autre souci de cet écran, il n'est pas très réactif. Comme vous avez pu le voir dans la vidéo, certains boutons ne réagissent qu'après plusieurs clics, surtout quand l'écran chauffe -c'est la seule explication que j'ai pu trouver pour expliquer certains comportements. La navigation dans les menus n'est pas toujours immédiate, avec une latence plus ou moins présente.
Mais tout n'est pas à jeter pour autant ! Le GPS, par exemple, n'a peut-être pas de planificateur d'itinéraire pour les bornes de recharge, mais il possède pourtant tous les emplacements des stations de charge. Bien traduit et de bonne qualité graphique, il est même plutôt plaisant à utiliser, d'autant que les détails sont soignés -les bâtiments importants apparaissent en 3D et l'ergonomie générale est plutôt aisée.
Autre atout, les réglages sont clairs et facilement accessibles. Le nombre de sous-menus est limité, et l'on retrouve rapidement ses petits, que ce soit pour les éclairages, le verrouillage, la connectivité ou encore la conduite autonome. Il y a même un petit
centre de contrôlefaçon iOS, accessible en glissant l'écran depuis le haut, qui offre un accès rapide, comme pour désactiver l'ESC ou encore le WiFi/Bluetooth.
Je vous passe la commande vocale, inefficace et vraiment pas au niveau. Même pour augmenter la température, une commande simple n'est pas toujours bien comprise.
MG propose déjà des mises à jour régulières et majeures, ce qui nous laisse espérer que le système va encore sensiblement évoluer dans les années à venir. Malgré ses imperfections, cet écran n'est pas déplaisant à utiliser (sauf peut-être pour la climatisation), j'ai vu bien pire chez Peugeot, Toyota ou encore Hyundai !
Instrumentation : presque un sans-faute !
Peut-on vraiment regretter un afficheur tête haute à ce niveau de prix ? Sans doute, mais le petit écran situé sous le volant comble la plupart des besoins.
Sur la partie gauche, on discerne même une représentation 3D de l'environnement, une fonction rare, sauf sur le haut de gamme (Tesla, BMW...). Le reste de l'écran affiche toutes les fonctions utiles, comme la vitesse, le niveau de batterie, l'autonomie estimée, la reconnaissance de panneaux, le mode de conduite ou encore les infos liées au régulateur de vitesse.
La partie droite est totalement personnalisable, j'y ai préféré la consommation à la musique ou la navigation, qui font doublon avec l'écran principal. Chose rare à ce niveau de gamme, on peut même consulter le niveau de gonflage des pneus !
Je suis plus perplexe sur la commande de boite située sur une console centrale, bien en hauteur. Lors des manoeuvres, lever le bras depuis l'accoudoir n'est pas très naturel... Je préfère le sélecteur sur le volant (comme chez Tesla/Mercedes/VW) ou carrément au niveau de l'accoudoir, comme chez BMW.
D'ailleurs, avant d'enclencher un rapport, il faudra bien veiller à presser le frein quelques secondes, sans quoi la voiture refusera de partir en
Drive. Heureusement, il n'y a pas de bouton marche/arrêt, comme chez Toyota ou Hyundai, il suffit de sélectionner le rapport (D/P/N) pour que la voiture s'arrête ou s'éteingne automatiquement.
A l'arrière, c'est Versailles !
Grâce à un empattement généreux, les places arrières sont assez royales, avec un bon espace au jambes et une bonne largeur de siège.
Même si les fauteuils sont assez bas et qu'un très léger tunnel central apparait devant le siège du milieu, trois personnes peuvent tout à fait voyager correctement dans le véhicule. En l'absence d'accoudoir, la troisième assise est même plutôt confortable, bien que sans appuie-tête. Pour les grands gabarits, on peut même glisser les pieds sous les sièges de devant, et l'espace au dessus de la tête est également plutôt généreux.
Au niveau des portières, on retrouve les commandes de vitres électriques et quelques vide-poches, mais pas de prise USB. Une seule fiche centrale devra contenter les trois passagers -un comble !
Une conduite autonome parfois dangereuse
La voiture électrique est souvent synonyme de technologies embarquées, et de conduite semi-autonome -mais tous les constructeurs ne sont pas au niveau.
Déjà en ville, la MG4 a beau être très maniable, elle ne propose pas encore de conduite à un pied (1-Pédale). Ça va venir (MG l'a promis), mais pour le moment, la voiture
rampe: il faudra actionner le frein pour l'arrêter complètement à un feu ou un stop.
Sur voie rapide, la conduite semi-autonome est presque complète, du moins en théorie : régulateur adaptatif, maintien dans les voies, lecture de panneau... En pratique, c'est un peu la cata ! Le régulateur est trop brusque (il freine au dernier moment), et la lecture des panneaux ne fonctionne pas du tout -la voiture lit absolument tout, même les vitesses situées à l'arrière des camions !
Quant à la conduite semi-autonomie, elle est encore à parfaire. Par défaut, le système se montre assez efficace (il prend bien les virage et centre la voiture correctement), les bip-bip sont même assez rares alors que le volant n'est pourtant pas capacitif ! Quand ça marche, c'est plutôt reposant et même bien utile sur les longs trajets, d'autant qu'un seul bouton suffit à l'activer et le régulateur est enfantin grâce au petit joystick permettant de régler la vitesse 5 par 5Km/h.
Mais il arrive souvent que le volant s'agite, et décide même de vous balancer dans le décors ! Je n'y croyais pas avant d'avoir subi ses caprices (allez voir la vidéo), Sylwia a même surpris la voiture à prendre une sortie d'autoroute sans prévenir ! Si vous n'êtes pas 100% attentif, vous ne verrez pas le système se déconnecte sans prévenir et vous redonner les commandes spontanément, sans une seule alerte !
Il est étonnant qu'un tel système n'ait pas été retoqué par les organismes de validation européens. Certains utilisateurs préfèrent carrément désactiver le MG Pilot ; je n'irai pas jusque là, mais j'avoue avoir été plutôt stressé durant mon essai, surtout sur les fins de trajets, avec la fatigue.
Est-ce vraiment rédhibitoire ? Si vous voyagez beaucoup, ce genre de problème peut aussi vous orienter chez Smart, Renault ou Tesla, qui seront bien plus sécurisants et reposants. Mais en attendant un correctif, on peut quand-même survivre à condition d'être particulièrement alerte pendant les phase de pilotage automatique.
Une application mobile surprenante
Durant chaque essai, je mets un point d'honneur à tester les applications mobiles.
Avec l'électrique, la connectivité est devenue capitale : vérifier que la voiture est toujours en train de charger pendant la pause déjeuner peut vous sauver une heure de trajet ! J'aime aussi savoir si j'ai bien fermé la voiture ou si une vitre n'est pas restée ouverte.
Sans faire de miracle, l'app de MG est étonnamment complète, bien meilleure que celle de Volkswagen par exemple ! Elle fournit de nombreuses informations, jusqu'à la température intérieure et extérieure, l'état de la batterie 12V, le verrouillage de la voiture, le niveau de batterie, la puissance de charge, l'autonomie...
Cachée dans la section
compte, la clef numérique fonctionne même en Bluetooth ! Mieux, l'app permet de démarrer la voiture, sans clef physique ! (même si ça n'a pas marché sur notre modèle).
D'ailleurs, il n'a pas non plus été possible de lancer la climatisation à distance. C'est un peu le souci de ces voitures chinoises, comme souvent, elles proposent beaucoup de fonctionnalités, mais il faut parfois attendre des mois (et quelques mises à jour) pour qu'elles soient réellement utilisables !
Bilan : tout est pardonné
A 22 900€ pour la version Standard et jusqu'à 28 990€ en Luxury, cette MG4 n'a tout simplement pas de concurrence à ce niveau de prix.
Toutes ses rivales (Smart, ID.3, Cupra Born, Megane E-Tech, 308 électriques...) sont proposées entre 10 000 et 15 000€ supplémentaires ! Alors certes, le bonus écologique ne va peut-être pas durer, mais pour le moment,
elle plie le game, comme le dit ma grand-mère.
Pire que cela, une 208 thermique un peu optionnée avoisine désormais les 30 000€, ce qui veut dire que notre MG concurrence même les véhicules à essence -un comble pour les détracteurs de l'électrique, mais une tendance qui risque de se généraliser dans les années à venir, avec la réduction des coûts de production des batteries.
On l'a vu, cette MG4 n'est pas parfaite, mais à ce tarif, peut-on vraiment faire la fine bouche ? En dehors de la conduite semi-autonome capricieuse, cette voiture n'a pas de défaut vraiment rédhibitoires. Elle est même très plaisante à conduire, offre une excellente habitabilité, une autonomie correcte pour en faire la voiture principale du foyer et le système embarqué est largement dans les clous.
MG prévoit de commercialiser une nouvelle variante sportive de la MG4 (la version X-Power de 450CV !) ainsi qu'une déclinaison avec une plus grande autonomie -on parle de 550Km pour environ 80kWh. Mais une chose est sûre, les prix ne seront pas aussi compétitifs qu'aujourd'hui.
Bref, si cette MG4 vous tente, allez l'esayer ! Vous aurez vite fait de voir si elle correspond (ou non) à vos besoins !
Nos accessoires indispensables
Voici quelques accessoires que nous avons utilisés pour charger la voiture et notre iPhone à bord :