Après le coup de théâtre de jeudi dernier, Bouygues somme Vivendi de mettre fin à la période de négociation exclusive accordée à Numericable et de considérer sa nouvelle offre.
Chez Bouygues, on se montre insistant depuis le dépôt d'une nouvelle offre pour le rachat de SFR à 13,15 milliards d'euros contre les 11,3 précédents. Nous avons apporté une nouvelle réponse aux deux éléments qui semblaient importants pour Vivendi : le cash et la liquidité des titres restants assure-t-on dans le clan, tout en affirmant que Numericable ne dispose que d'une exclusivité molle, compte tenu du communiqué d'entrée en négociation qui laissait une grande latitude.
Par conséquent, le groupe de BTP a fait savoir qu'il aimerait que Vivendi cesse immédiatement ses négociations exclusives avec Numericable, tout en précisant que sa nouvelle offre coure jusqu'au 8 avril à 18h. En droit des sociétés, Vivendi doit prendre la meilleure décision dans son intérêt. Il a donc l'obligation de revoir notre offre, de la recomparer. C'est une situation nouvelle. Vivendi ne pourra pas prouver sa bonne foi devant les tribunaux s'il continue les négociations avec Numericable estime-t-on chez Bouygues.
Du côté de Numericable, on ne se laisse pas impressionner, et on évoque également des poursuites judiciaires : l'exclusivité signifie que le vendeur n'a pas le droit de discuter avec d'autres parties pendant la période des trois semaines. Si ce principe n'est pas respecté, des recours pourraient être envisagés. Les pro-Numericable soulignent également que le financement de l'offre de Bouygues reste encore à détailler.
Les choses se compliquent donc pour le conseil de Vivendi qui semble vouloir garder le silence pour le moment. Une source proche de Bouygues décrit ses membres comme tétanisés : ils n'osent même plus nous prendre au téléphone affirme-t-elle.
