Lors de sa conférence I/O 2025, Google a officialisé son retour sur le marché des lunettes connectées avec Android XR, un système dopé à l’IA Gemini. Avec Warby Parker et Gentle Monster, la firme cherche à concurrencer Meta et anticiper l’arrivée des lunettes Apple.
Google de retour sur les lunettes connectées
Dix ans après l’échec des Google Glass, la firme de Mountain View tente un retour avec un projet plus ambitieux, plus discret et surtout mieux pensé. Android XR, son nouvel OS pour la réalité augmentée, sera au cœur de lunettes intelligentes développées avec Warby Parker et Gentle Monster. Ces modèles intégreront caméra, micro, haut-parleurs et, selon les versions, un affichage dans les verres. Les fonctions annoncées vont de la traduction en temps réel à la navigation GPS en passant par la dictée vocale ou la capture photo.
Mais c’est quoi Warby Parker et Gentle Monster ?
Warby Parker est une marque américaine bien implantée dans l’optique avec des modèles à bas prix et une image trendy. Elle reçoit un soutien financier massif de Google : 150 millions de dollars, dont 75 millions dès maintenant pour la R&D. Cette alliance ne vise pas seulement la technologie, mais surtout l’acceptabilité sociale du produit. Le pari est simple : des lunettes connectées que les gens auront envie de porter, avec ou sans fonctions AR. Warby Parker prévoit de lancer une gamme complète de lunettes Android XR, en prescription ou non, à partir de 2026.
Gentle Monster, de son côté, apporte une touche plus mode et plus luxueuse. La marque sud-coréenne s’est spécialisée dans les collaborations haut de gamme, et son approche design minimaliste, voire parfois avant-gardiste, s’adresse à un public plus urbain, souvent sensible à l’esthétique plus qu’à la technique. En l’intégrant au projet, Google tente de séduire une clientèle plus jeune et soucieuse de son image, là où les Google Glass avaient échoué à convaincre hors du monde tech.
Copier Meta, en attendant Apple
Avec ce projet, Google suit une logique similaire à celle de Meta, qui a noué un partenariat avec EssilorLuxottica (qui possède Ray-Ban) dès 2020. La différence, c’est que Google capitalise sur Gemini, son IA maison, là où Meta mise sur Llama. Les deux systèmes permettent d’interagir vocalement, d'afficher des informations contextuelles ou encore de traduire à la volée. Reste à savoir si Apple, dont les lunettes AR sont annoncées pour 2027, imposera une fois encore sa vision du produit grand public.
Les lunettes Android XR nécessitent encore un smartphone pour fonctionner pleinement, ce qui limite leur autonomie. Et si la démo de traduction en direct à l’I/O a partiellement échoué, Google promet des améliorations rapides. L’enjeu principal reste bien sûr l’acceptation sociale : entre les préoccupations sur la vie privée et l’aspect vocal en public, l’adoption pourrait rester marginale. Mais avec l'évolution des usages et un design mieux intégré, l'équation pourrait enfin se résoudre. Pour porter quotidiennement des Ray-Ban Meta, je peux confirmer que la curiosité des gens autour et l’envie de tester, prouve en partie qu’il y a bien un avenir à ce type de produits.