La plateforme suédoise vient d'annoncer une série de mesures pour inciter artistes et producteurs à préciser si leurs morceaux ont été réalisés avec l’aide de l’intelligence artificielle. L'objectif est de rassurer les auditeurs, clarifier les usages et limiter les abus.
Un nouveau standard pour signaler l’IA
Spotify recommande désormais aux créateurs de se conformer au standard mis au point par DDEX, une organisation professionnelle qui définit les métadonnées dans l’industrie musicale. Depuis le début de l’année, DDEX permet d’indiquer si un titre a été entièrement, partiellement ou pas du tout conçu avec de l’IA.
Ces informations, intégrées aux fichiers lors de leur dépôt, seront progressivement affichées dans l’application. Nous commencerons à les rendre visibles dans Spotify, a confirmé Sam Duboff, responsable du marketing pour la musique, ajoutant que plus de 15 labels et distributeurs se sont déjà engagés à respecter cette nomenclature.
Le système repose toutefois sur le volontariat. Spotify n’impose pas aux artistes ou éditeurs de déclarer l’usage de l’IA, mais espère qu’une plus grande transparence contribuera à instaurer un climat de confiance.
Entre responsabilité et dérives
Au départ, les gens avaient une vision binaire : c’est de l’IA ou ça n’en est pas, a expliqué Charlie Hellman, responsable de la musique chez Spotify. Mais en réalité, elle est utilisée de nombreuses façons différentes, à toutes les étapes du processus.
La plateforme insiste sur le fait qu’elle ne veut pas punir les artistes qui utilisent l’IA de manière authentique et responsable. L’exemple du groupe généré par IA The Velvet Sundown, qui avait franchi les 3 millions d’écoutes en juin, a mis en lumière l’ampleur du phénomène. Pourtant, Duboff relativise : les morceaux entièrement générés par l’IA représentent un pourcentage infime des écoutes, et rencontrent rarement un vrai succès.
Lutte contre les abus et les deepfakes
Au-delà de la transparence, Spotify veut s’attaquer aux acteurs malveillants qui exploitent l’IA pour manipuler ses algorithmes de recherche et de recommandation. L’entreprise a mis à jour son règlement pour préciser que l’usage de l’IA non autorisée, les deepfakes ou toute imitation sans accord sont désormais strictement interdits. Les contenus concernés seront retirés de la plateforme.
Avec ces mesures, Spotify tente de trouver un équilibre : encourager l’innovation que l’IA apporte à la création musicale, tout en protégeant artistes, labels et auditeurs des dérives qui menacent l’intégrité de son écosystème.