Les audiences lors du procès Apple vs Epic font ressortir quelques informations intéressantes sur les règles à géométrie variable de l'App Store.
Le dossier Epic glisse inexorablement vers une comparaison du traitement par Apple des différents services disponibles sur l'App Store. Ainsi, Cupertino a refusé le service xCloud sous la forme d'une application (une Progressive Web App, ou PWA contourne finalement le problème) en indiquant qu'il était impossible selon les règles en vigueur sur la boutique d'Apple d'offrir un contenu qui n'aurait pas été approuvé au préalable.
Star Wars Jedi : Fallen Order via Shadow sur un iPhone 11 Pro Max
Microsoft aurait alors souligné qu'une application comme Netflix (pour laquelle Apple aurait fait des pieds et des mains, proposant à la firme quelques largesses afin de conserver sa part de 30% sur les abonnements en achat intégré, en vain) proposait pourtant de nombreux contenus qui ne peuvent pas être examinés par Apple. La firme de Redmond aurait également pointé du doigt l'application Shadow permettant d'accéder à un PC complet dans le cloud, ce qui selon Microsoft aurait expliqué le retrait soudain de Shadow de l'App Store, Apple préférant tailler dans le vif que d'entamer les discussions.
Blade, la maison mère de Shadow, avait alors indiqué que le service devait modifier son application (c'est arrivé à plusieurs reprises, avec des changements mineurs à la clé) afin de la voir réintégrer l'App Store, sans entrer dans les détails, et peut-être sans savoir que les débats entre Apple et Microsoft étaient (éventuellement) à l'origine du retrait du programme.
Apple campe donc sur ses positions, mais accorde tout de même un passe-droit à certaines sociétés, comme Amazon, Atice ou Canal+, qui profitent d'un programme spécial leur permettant d'échapper à la commission de 30% pour certains contenus en VOD, mettant en évidence un traitement à géométrie variable de la part de Cupertino en fonction des opportunités commerciales. Bien que compréhensibles du point de vue d'une société, et largement pratiquées ailleurs, ces différences de traitement peuvent agacer certains acteurs, et permettent à Epic de pointer du doigts les inégalités de la plateforme de Cupertino.
De son côté, la firme de Tim Sweeney l'homme qui assiste aux répétitions d'Apple ? évoque la défense de l'ensemble des développeurs (et de leurs gains), mais il ne faudrait pas perdre de vue que la protection de ses propres profits reste prioritaire, derrière une façade de chevalier blanc, costume également endossé par Cupertino.