Mis en orbite en 1958, Vanguard 1 est aujourd’hui le plus vieux satellite encore autour de la Terre. Des chercheurs réfléchissent à une mission de récupération, histoire d’en apprendre plus sur les effets d’une si longue exposition à l’environnement spatial.
Un vestige de la conquête spatiale
Vanguard 1, c’est un petit satellite sphérique de 15 cm de diamètre pour à peine 1,5 kg. Lancé par la marine américaine le 17 mars 1958, il était censé tester la capacité de mise en orbite d’une fusée à trois étages. Mais il a aussi marqué un tournant : c’est le tout premier satellite à avoir utilisé l’énergie solaire pour fonctionner. Depuis 67 ans, il tourne au-dessus de nos têtes sans faire de bruit.
Il ne transmet plus rien depuis 1964, mais il est toujours bien là, sur une orbite elliptique allant de 660 à 3 800 kilomètres d’altitude. Sa trajectoire est suivie depuis des décennies par un réseau de capteurs optiques. Et aujourd’hui, l’idée de le ramener sur Terre commence à faire son chemin.
Pourquoi le récupérer maintenant ?
Des ingénieurs et analystes américains, en particulier l’entreprise Booz Allen Hamilton, ont proposé une mission pour inspecter Vanguard 1 de près, et même le récupérer. Leur objectif ? Étudier l’état de ses composants, comme les cellules solaires, les métaux ou les batteries, après plus de six décennies passées dans l’espace.
Ce serait une première : aucun engin aussi ancien et exposé n’a jamais été ramené sur Terre. Pour les scientifiques, ce serait une mine d’or en matière de données sur les effets à long terme des radiations et des débris spatiaux. Et pour les historiens, un bout de patrimoine spatial à remettre dans un musée (Indy valide : sa place est dans un musée).
Une mission complexe mais faisable
Récupérer Vanguard 1 ne sera pas qu’une question de bonne volonté. Le satellite est minuscule, sans système de navigation, et il faudrait un engin très précis pour l’approcher sans l’endommager. Plusieurs scénarios sont envisagés : soit on le descend sur une orbite plus basse pour le récupérer ensuite, soit on l’envoie vers la Station spatiale internationale avant de le renvoyer sur Terre.
Reste la question du financement. Une telle opération coûterait cher, et pour l’instant, aucune agence ne s’est officiellement engagée. Certains évoquent l’idée de mécènes privés, comme ceux qui ont déjà financé des missions de récupération de pièces d’Apollo ou de télescopes.
Rien n’est lancé pour le moment, mais le dossier avance. En plus d’être un joli coup symbolique, cette mission pourrait ouvrir la voie à de nouvelles techniques de maintenance et de récupération d’objets spatiaux. Puis en vrai, ça serait rigolo de voir revenir sur Terre ce petit bout d’histoire de l’espace !