Le conglomérat japonais SoftBank Group, dirigé par Masayoshi Son, a annoncé mardi la vente intégrale de sa participation de 32,1 millions d’actions dans le fabricant américain de puces Nvidia, encaissant au passage près de 5,8 milliards de dollars.
Cette opération intervient alors que SoftBank affirme recentrer ses efforts sur des investissements dans l’intelligence artificielle, notamment autour de OpenAI et du projet Stargate.
Une sortie stratégique, pas seulement un désengagement
SoftBank affirme que cette vente n’est pas un désaveu de Nvidia, bien au contraire, elle s’inscrirait dans une réallocation de capital vers la nouvelle pépite du moment : OpenAI. Pourtant cette décision — qui a été prise en octobre mais n'est connue qu'aujourd'hui— n'est pas sans conséquence.
Selon Reuters, elle a secoué les marchés boursiers… cette opération vise à financer la vaste offensive du CEO Masayoshi Son dans le domaine de l’intelligence artificielle, centrée autour d’OpenAI.
Masayoshi Son est connu dans le milieu pour ses décisions assez spectaculaires. En effet, ce n’est pas la première fois que le fondateur de SoftBank secoue la planète tech avec une décision audacieuse. Pendant la bulle internet, il avait perdu 70 milliards de dollars, avant de rebondir grâce à son investissement légendaire dans Alibaba, transformant 20 millions en plus de 150 milliards de dollars deux décennies plus tard.
Avec cette nouvelle manœuvre, l'homme d'affaires refait ce qu’il sait faire de mieux : revendre au sommet pour miser sur l’avenir. Sa sortie de Nvidia n’est pas seulement un signal de marché, c’est un repositionnement total vers l’écosystème IA. Ce faisant, SoftBank sort d’une position valorisée mais risquée pour financer de plus gros paris IA, dont l’infrastructure, les centres de données ou encore les partenariats stratégiques à grande échelle.
ET la suite ?
Selon certains analystes, SoftBank pourrait estimer que l'engouement autour de Nvidia et de l’IA serait à son pic — soulignant l'idée de l'éclatement prochain de la bulle. Ou encore qu'il s'agirait de la fin d’une abondance de liquidités pour les semi-conducteurs ? Nvidia était jusqu’ici l’un des grands bénéficiaires de l’engouement IA.
Mais pour Masayoshi Son, ce n’est qu’une rotation du capital. En quittant le fabricant de puces le plus valorisé du monde, il s’offre désormais la possibilité de devenir le financier le plus ambitieux de la prochaine génération d’intelligence artificielle.
