Mac4Ever, la pub, le web indépendant et notre modèle de financement
Par Didier Pulicani - Publié le
Un peu d’histoire : comment est né le site ? Pourquoi être passé en entreprise ?
Si vous avez parcouru l’histoire du site (ici), vous savez déjà que Mac4Ever a d’abord été le terrain de jeux d’une petite bande de potes bourguignons, totalement fans de Mac. Nous étions tous étudiants et passions l’essentiel de notre temps-libre à publier des tests, des billets d’actu et à discuter avec d’autres membres sur les forums. C’était le début du web et l’on pourrait comparer cette période avec celle des radios libres, où chacun créait sa propre station pirate dans son garage. Le but -à l’époque- n’a jamais été de monter un business : nous nous réunissions autour de ce projet au même titre que certains se rassemblent pour faire des LAN, du scoutisme le week-end ou créent des petits clubs de sport.
Au début des années 2000, les choses se sont un peu accélérées. L’audience a grimpé en flèche (proportionnellement au succès d’Apple, qui a lancé l’iPod, l’iPhone, puis l’iPad) et le simple fait d’héberger le site est tout à coup devenu très compliqué. Heureusement, personne n’était salarié, et l’essentiel de l’argent récupéré avec la publicité passait alors dans les serveurs, la bande passante et la maintenance.
C’est beaucoup plus tard, vers 2006/2007 qu’il a fallu faire des choix. Mac4Ever commençait à avoir du poids parmi les sites d’actualité high-tech, le marché de la publicité arrivait à maturité, nous commencions à dégager un peu de bénéfice… mais il n’était plus possible de continuer à travailler de façon amateur et en cumulant une activité professionnelle. Pour faire simple, soit on arrêtait tout, soit on se professionnalisait un peu. C’est d’ailleurs à cette période que beaucoup de nos confrères ont fait la même démarche et ont commencé à avoir une véritable activité.
La suite, vous la connaissez. Nous avons commencé à embaucher, à diversifier nos revenus, à ouvrir une rédaction. Même si le site avait plus de 10 ans, il a fallu redémarrer comme une jeune startup, mais dans un contexte assez compliqué : la presse en ligne reste difficilement rentable et malgré une audience importante, personne n’a encore trouvé le modèle idéal pour développer sereinement son activité. D’ailleurs, si vous avez envie de démarrer un business en ligne, fuyez la presse, c’est vraiment pas avec ça qu’on devient riche !
On arrive donc en 2014 et une chose n’a pas changé : nous sommes toujours de vrais passionnés. On est d’autant plus heureux que le site a bien évolué et qu’il semble avoir trouvé son public. A l’inverse, Mac4Ever reste une toute petite boite. Même si vous êtes des millions à nous suivre chaque mois, nous dégageons à peine le chiffre d’affaire d’une boulangerie de quartier, et l’on se bat chaque jour pour essayer de se maintenir à flot. C’est là toute l’ambiguité du système en place, et je vous invite à lire la suite pour comprendre un peu mieux notre modèle économique.
Le modèle publicitaire actuel (et ses dérives)
Mac4Ever est aujourd’hui financé en très grande majorité par la publicité. Cela comprend à la fois les bannières, mais aussi les liens d’affiliations ou encore les interstitiels que vous pouvez voir sur nos apps. Cette pub est gérée par des régies, des sociétés qui passent leur temps à démarcher les annonceurs pour les convaincre de venir placer leur bannières sur nos pages (et pas ailleurs).
La culte de la page vue
Sur des portails comme Mac4Ever, la publicité est majoritairement payée à l’affichage et non au clic. (c’est pour cela que les bloqueurs de pubs sont très néfastes, peu importe si vous ne cliquez jamais sur les bannières) Le tarif est variable -quelques euros les 1000 affichages-, tout en sachant que de nombreux intermédiaires se servent au passage. Là où je veux en venir, c’est que pour multiplier sa mise, il faut donc multiplier les pages vues, ce qui permet d’avoir un inventaire important à proposer à ces fameuses régies. Et c’est là que commencent toutes les dérives possibles… car il faut faire de la
page vueà tout prix. C’est pour cette raison que certains découpent leurs articles en 8 ou 10 pages, que d’autres ont même des rechargement automatiques sur chaque page, et c’est aussi pour ça que la plupart des sites ne sont pas conçus comme des applications (Bah oui, si vous restez toujours sur la même page, et que le contenu change dynamiquement -ce qui serait pourtant plus pratique- vous ne faites qu’une page vue par visiteur et n’affichez donc qu’une bannière).
La ferme des 1000 journalistes
Mais la dérive ne s’arrête pas à l’aspect technique. Car pour faire de la page vue, il faut aussi publier un maximum de contenus. C’est sur cette base que se sont développés de nombreux sites qu’on appelle souvent des
fermes de contenus. Des boites comme Buzzfeed, MinuteBuzz ou -dans une certaine mesure- des sites comme Melty ou 20minutes se sont créés sur un modèle économique simple : on repère les sujets à la mode et l'on publie un maximum d’articles sur ces thèmes, peu importe leur intérêt réel.
On abandonne donc l’idée de ligne éditoriale et on se met à créer du contenu
tendanceen quantité. Ces sites marchent très bien et même s’ils sont souvent largement composés de stagiaires, pigistes payés au lance-pierre, ils conviennent parfaitement au modèle publicitaire actuel et son appétit de
pages vues.
Médiamétrie : la petite spécificité française
Pour compliquer les choses, en France (et uniquement en France), pour valider vos
pages vues, c’est le grand manitou de la statistique (Nielsen/Mediamétrie) qui a le dernier mot. Je vous invite d’ailleurs à lire deux articles (ici et là) édifiants de Slate sur la question. Pour vous donner une idée, entre nos statistiques (obtenues avec des outils désormais très précis) et celles données par Mediamétrie, on a toujours un gap (en notre défaveur) qui peut varier d’un facteur 10 : raison principale, les difficultés pour Médiamétrie de mettre en place des outils efficaces de mesure sur les produits Apple.
Pour couronner le tout, ces dernières années, la pub en
bannièrespasse de plus en plus par le RTB (Real Time Bidding) et par sa déclinaison robotisée (le
programmatique). En gros, il s’agit de places de marché où chaque éditeur propose son inventaires (Mac4Ever peut mettre en vente, par exemple, plusieurs millions de pages vues tous les mois) et en face, les annonceurs (les marques, donc) choisissent parmi l’offre, en essayant de trouver le meilleur rapport qualité prix. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, la montée du RTB a plutôt un effet néfaste en tirant les prix vers les bas. Je vous invite à lire cet article de Jean-Lous Gassé sur la question (l’ancien DG d’Apple France), qui nous explique (en gros) que le pire reste à venir. Et ce n’est pas le seul à le dire.
Si tu ne paies pas un produit, tu ES le produit
Tous les points que je viens d’aborder sont relativement méconnus du grand public. En tant qu’éditeur, c’est pourtant ce public là que l’on doit rassurer, en filtrant les publicités un peu
limites(jeux en lignes, voyance, adultes etc.), et en essayant de réduire le nombre de bannières ou celles qui seraient trop invasives. Tous les sites sont donc obligés de faire des concessions pour éviter de transformer leur portail en sapin de Noël, malgré un manque un gagner parfois important. En parallèle, de nombreux lecteurs utilisent quand-même des bloqueurs de pubs (60% sur Mac4Ever), ce qui finit par remettre en cause tout notre modèle économique, et par prolongement, notre survie.
Pour contrer ces dérives (ainsi qu’AdBlock), les marques ont trouvé de nouvelles idées pour promouvoir leurs produits. La principale est ce qu’on appelle dans le langage commercial des « billets sponsorisés » ou encore du
Brand content(un article rédigé intégralement par une marque) ou encore le contenu natif (native content) qui n'a de
natifque le viol d'une marque sur le travail du journaliste. Cette méthode est très efficace : vous faites croire à votre lecteur que vous écrivez un billet d’actu ou un test d’un produit sélectionné par la rédaction, et c’est en fait la marque qui a payé pour sa publication. C’est très rentable pour l’éditeur (un billet sponso est facturé parfois plusieurs milliers d’euros) et très efficace pour l’annonceur (puisque le lecteur croit lire un véritable article). En théorie, chaque média est tenu d’annoncer ses billets sponsorisés. En réalité, beaucoup ne le font pas, et même lorsqu’ils s’y plient, c’est toujours de manière très discrète (en utilisant des formulation très chic, comme
co-écrit par,
avec le soutien de...). Le hic, c’est qu’il est aujourd’hui économiquement de plus en plus difficile de refuser les billets sponsorisés et sur certains sites, ils peuvent représenter une part importante du contenu. Est-ce vraiment vers cela que l’on souhaite aller ? Ne plus savoir si l’on lit le texte d’un journaliste ou celui d’un annonceur ? Non, trois fois non, mais c’est pourtant ce qui nous attend avec la presse dite
gratuiteoù tout finit par se mélanger, faute d’argent.
L’affiliation, une forme de publicité moins insidieuse
Dans la case
publicitaire, on peut également y caser de ce qu’on appelle de l’affiliation. Il s’agit, pour faire simple, de toucher une commission lorsque vous renvoyez vos lecteurs vers un produit d’une boutique. Par exemple, si vous cliquez sur nos liens Apple Store, Cupertino nous reverse environ 3% de la vente. Sur un Mac, ça représente une cinquantaine à une centaine d’Euros environ. Cette méthode, bien que moins transparente pour le lecteur, reste pour nous un bon modèle. Puisque nous sommes affiliés pratiquement à tous les marchands/opérateurs/boutiques, nous n’avons financièrement aucun intérêt à vous rediriger chez l’un plutôt qu’un autre. Sur Mac4Ever, on relaye essentiellement les promos que l'on juge intéressantes, ou les offres de l’univers Apple, ce qu’on faisait déjà avant que l’affiliation n’existe. Dernier point concernant l’affiliation : depuis quelques années (c’est assez récent), Apple nous bloque les commissions au moment du lancement de nombreux produits (iPad, iPod, iPhone, Mac Pro…). C’est vraiment pas fair-play de leur part et pour un site comme Mac4Ever, cela constitue un manque à gagner important ces dernières années (plusieurs dizaines de milliers d’euros par an) .
Le problème avec l’affiliation et même la publicité en général, c'est que vous pouvez rarement anticiper les baisses (ni les augmentations) de revenus, puisque vous êtes totalement tributaires du choix des annonceurs, qui ne sont absolument pas liés à la qualité de votre travail ou même à votre audience.Au final, nous (les médias) avons un peu le cul entre deux chaises. D’un côté, nous devons poursuivre la course à la page vue (pour avoir un peu de croissance et surtout, endiguer la baisse des revenus publicitaires), mais de l’autre, éviter de froisser nos lecteurs et de leur proposer un trop-plein de pubs. Les choix sont complexes tant notre marge de manoeuvre est réduite : il n’existe aujourd’hui aucune solution pour remplacer efficacement la publicité et garder un
accès libre(j’évite évidemment d’utiliser le mot
gratuit).
A l’heure où j’écris ces lignes, je ne crois pas que l’on ait transformé Mac4Ever en arbre de Noël ou que nos publicités soient trop mal ciblées ou même invasives. Nous refusons la plupart des billets sponsorisés et notre contenu reste totalement indépendant des annonceurs. Croyez-moi, tous les sites ne peuvent pas en dire autant, et je pense qu’on a -jusque là- trouvé un bon équilibre. Malgré tout, il va être difficile pour Mac4Ever de se développer en se contentant d’un tel modèle, c’est ce que je vais tenter de vous expliquer dans les paragraphes suivants.
Qu’apporte un modèle Premium à Mac4Ever ?
La première gagnante serait l’information elle-même
Beaucoup se plaignent de la baisse de la qualité de l’information sur le web. On parle souvent de la rareté des vrais dossiers de fond, de publication trop rapide sans prendre le temps de bien vérifier ses sources… Qui peut aujourd’hui nier cette réalité ? La quantité et l’instantané priment désormais largement sur la qualité et la raison est tout simplement… économique. L'arrivée d'un modèle
Premiumcomplémentaire contribuerait aujourd'hui à améliorer la qualité de l'information
Revenons un instant sur l'évolution de la presse ces 15 dernières années. Quand j’étais ado, j’achetais en moyenne 1 à 2 magazines spécialisés par mois. De Piscou à Univers Mac, mes lectures ont évolué avec l’âge, mais j’ai toujours gardé un petit budget pour la presse, de quelques euros par mois. En moyenne, chaque mag' demande environ 2 à 3H de lecture; c’est court, mais à l’époque, je peux vous dire que tous les mois, j’attendais le facteur avec impatience… Aujourd’hui, un site web occupe quotidiennement certains lecteurs plusieurs heures d’affilée, du petit matin avec l’iPhone sur l’oreiller, jusque tard le soir, l’iPad dans le canapé. Ce qui est paradoxal, c’est qu’on est toujours prêt à payer ses deux heures de lectures papier à 4€50, alors qu’on entend souvent qu’il n’est
pas questionde mettre quelques euros par mois dans un média en ligne sur lequel on a les yeux rivés toute la journée.
Depuis les années 2000, beaucoup ont arrêté d’acheter de la presse spécialisée. Forcément, presque tout est devenu librement accessible sur internet. Pour autant, la presse papier continue de perdurer et il existe, même en France, bon nombre de magazines de qualité dédiés au Mac et à Apple. S’ils ont presque tous abandonné l’actualité aux sites web, il se consacrent principalement aux dossiers de fonds, aux tutos, à de l’éditorial… Et je n’ai pas peur de le dire, ces mags sont souvent bien plus à l’aise que nous dans ces domaines, et ce, pour plusieurs raisons.
Au début, derrière les sites, on retrouvait souvent des étudiants ou des gens qui utilisaient l’essentiel de leur temps-libre à écrire. Il y avait d’ailleurs assez peu de
vrais journalistes(j'entends par là, des personnes qui font cette activité à plein temps). Le web ne s’est vraiment professionnalisé qu’à partir de 2004 à 2006 et c’est là qu’on a commencé à voir apparaitre des petites rédactions online. Mais par
rédaction, entendez plutôt 1 à 2 personnes, en télétravail et dont le salaire tournait souvent autour du SMIC. Rien à voir avec la grande époque de la presse écrite des années 80/90, où vous pouviez avoir des rédactions d’une dizaine de salariés, avec maquettistes, correcteur et tout le tralala -et même assez bien payé en rapport des heures effectivement travaillées. Et en terme de quantité de travail, vous imaginez bien que produire 80 pages sur 1 mois et à 12 personnes n’est pas vraiment comparable à la publication d’une trentaine de billets d’actualité quotidiens à 2 ou 3 personnes (sans compter le temps passé pour programmer le site, les apps, gérer l’hébergement etc.) Aujourd’hui, parmi la plupart des sites spécialisés, rares sont ceux qui arrivent à embaucher une dizaine de personnes à plein temps. La plupart ont souvent quelques salariés et quelques pigistes, payés à la news.
Pourquoi je vous raconte tout cela ? Car si la qualité des contenus a -dans une certaine mesure- baissé, c’est directement lié au fait qu’on ne paie plus nos magazines en ligne et qu’on les laisse se débrouiller uniquement avec de la pub. Ce qui pouvait représenter 30% des revenus d’un bon canard papier, boucle désormais 100% des rentrées d’argent d’un site internet. D’autre part, la pub sur le web est beaucoup moins rentable que sur un magazine, malgré le fait qu’on ait bien plus d’audience : alors qu’un bon tirage papier d’un magazine spécialisé (environ 20 à 30 000 exemplaires) pouvait faire vivre une petite rédaction, il faut aujourd’hui plusieurs millions de visiteurs uniques mensuels pour pouvoir espérer en embaucher à peine la moitié. Vous pouvez sûrement trouver cela scandaleux, mais c’est la réalité du marché, qui a également du mal à évoluer du côté des annonceurs.
Pourtant, vu l’audience, il ne faudrait pas grand chose pour qu’un site comme Mac4Ever vous fournisse tous les mois, en plus des news, le contenu d’un magazine papier très complet. A titre indicatif, si chaque lecteur acceptait de s’abonner à 1€ par an sur Mac4Ever, nous serions une cinquantaine de personnes environ à travailler sur le site ! Cependant, mettez-vous à notre place, on ne peut aujourd’hui embaucher autant de personnel tout en espérant que ce surplus de contenu incitera le lecteur à financer la dépense. On déposerait sûrement le bilan en 3 semaines… Aujourd’hui, personne n’est prêt à prendre ce risque, car même les grands journaux nationaux ont du mal à générer des abonnements sur les supports numériques.
Pour résumer, je dirais que le tout-gratuit a, dans une certaine mesure, atteint ses limites. On a voulu de la presse gratuite, on a préféré prendre
gratuitement20minutes dans le métro que d’acheter Libé, et bien soit. Mais il ne faut pas s’attendre à des miracles en aval. Si l’on souhaite retrouver une presse de qualité sur le web, il faudra (ou pas) lui en donner les moyens.
Plus de vidéos ? Plus de tests ? Plus de couvertures d’expos ? Oui, mais pas sans vous !
Le modèle actuel permet aujourd’hui de financer un flux d’actualité, et si vous êtes là, qu’on se le dise, c’est avant-tout pour lire des news. C’est d’ailleurs le modèle économique adopté par la plupart des sites, qui renoncent à placer les budgets ailleurs, faute de rentabilité. La vidéo est un bon exemple de contenus qui restent chers à produire et difficiles à monétiser. Aujourd’hui, le lectorat est très demandeur d’images, mais il ne se rend pas toujours compte du travail nécessaire. Pour un reportage, il faut souvent monopoliser au moins 2 personnes (qui ne font rien d’autres pendant ce temps), payer les déplacements… et il reste encore le montage, les inserts, la publication etc. Même les Cyprien et Norman qui donnent l’impression de te faire chaque vidéo en 2H sur un coin de table basse, mettent parfois une bonne semaine à produire leur trois minutes de stand-up.
Avec plus de moyens, Mac4Ever pourrait aussi vous proposer davantage de reportages au coeurs des startups, de la Silicon Valley, aller à la rencontre des éditeurs… On le fait déjà, avec nos petits budgets, mais en quantité limitée. Déployer des équipes pour couvrir la plupart des salons high-tech est pour le moment compliqué, et nous devons nous contenter de quelques expos et d’une équipe réduite.
De meilleurs supports de lecture
L’arrivée du mobile a été à la fois une aubaine pour les sites d’actualité (plus d’audience, une plus grande fidélité du lectorat), mais aussi une nouvelle source de difficultés. Tout à coup, il a fallu produire du contenu lisibles sur mobile, et également des applications natives, des services de notifications… Aujourd'hui encore, les revenus générés par le mobile ne couvrent pas les investissements nécessaires pour répondre à ce nouveau besoin de nos lecteurs. Avec plus de moyens, nous pourrions accélérer le rythme des mises à jours, rajouter plus de fonctionnalités, élargir notre offre sur Android et Windows Phone par exemple. Beaucoup ne le savent pas, mais une application mobile comme celle de Mac4Ever sur iPhone coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros à développer, ceci sans compter la maintenance et les frais liés -par exemple- à la gestion des notifications.
Mac4Ever, un site à part
Depuis les années 2000, le web a beaucoup évolué et les sites spécialisés également. Beaucoup ont disparu et une grande partie des survivants sont désormais adossés à des grands groupes : Clubic et jeuxvideo.fr se sont fait racheter par M6, Tom’s Hardware/PresencePC ont atterri chez BestOfContent, Hardware.fr est chez LDLC, JeuxVidéos.com appartiennent à la régie HiMedia, GameKult à C|Net etc… Il ne reste plus beaucoup de gros portails spécialisés indépendants, même en France. Ces sites ont donc plus de moyens, mais sont aussi sous le contrôle de ces grands groupes, parfois adossés à des marques ou à des régies publicitaires. Pas besoin de vous faire un dessin pour en noter toute l’ambiguité…
Les sites Mac ont été assez peu rachetés en Europe (contrairement aux USA ou au Royaume Uni), et nous avons la chance d’être encore maitres de nos publications. A l’inverse, nous sommes aujourd’hui très peu à avoir professionnalisé nos activités et à avoir embauché une petite équipe. Parmi nos
confrères directs, seul MacGeneration a ouvert des bureaux et monté une rédaction. Tous les autres sont (à notre connaissance) restés sur un modèle de blog ou d’association.
Mac4Ever est aujourd’hui un des sites high-tech les plus visités en France, et vous êtes chaque jour plus nombreux à nous lire. Nous ne prétendons pas être indispensables au paysage médiatique, mais compte tenu de l’audience et de la fidélité dont vous nous témoignez, on imagine que vous êtes nombreux à souhaiter que l’on poursuive l’aventure (car c’est bien cela dont il est question). En nous soutenant financièrement, vous soutenez notre indépendance, vous participez à l'amélioration du contenu et vous nous encouragez à éviter la dérive publicitaire que l’on évoquait plus haut.
Chers VIP, on va vous chouchouter
C’est la première fois que nous publions un tel article et nous espérons avoir été le plus transparent possible sur nos activités et notre modèle économique. Il était pour nous important de vous expliquer tout cela avant de lancer des abonnements.
Pour autant, si vous souhaitez nous aider à nous développer, il faut aussi que vous en soyez les premiers bénéficiaires. Voilà pourquoi on s’est engagé à supprimer l’ensemble des bannières publicitaires sur le site ainsi que toutes les applications mobiles. (ce que, au passage, ne font pas les salles de cinéma et les magazines papiers). Je précise, histoire d’être le plus transparent possible, que les liens sponsorisés et l’auto-promo ne sont pas concernées par ce blocage publicitaire (on estime qu’il ne s’agit pas de contenus gênants visuellement ni vraiment de publicité).
Nous avons également décidé de vous donner à chacun un lien unique pour obtenir un RSS complet, il s’agissait d’une demande récurrente de certains lecteurs, qu’on ne pouvait honorer sans modèle économique viable derrière.
Nous avons aussi prévu de privilégier certains contenus aux membres VIP. Pour le moment, nous réfléchissons encore à la question. Cela concernera surement certains tests, vidéos, et reportages dans un premiers temps, ces fameux dossiers longs et coûteux à créer, pour lesquels on a besoin de vous pour les financer. Il n’est pas ici question de léser ceux pour qui le modèle publicitaire convient, mais bien de créer de la nouveauté et d’en faire profiter ceux qui ont permis leur financement.
Et la suite ?
Ces prochaines années vont sans doute être déterminantes pour l’avenir de Mac4Ever et même de nombreux sites indépendants de taille comparable. Aujourd’hui, il nous parait difficile de poursuivre une telle activité en gardant une certaine déontologie rédactionnelle et se contentant d’un modèle publicitaire. Pour autant, il n’est a priori pas question de rendre le site payant. Aucun d’entre-nous ne peut se permettre de souscrire un abonnement à chaque site qu’il consulte parfois ponctuellement, et l’information
gratuitepermet aussi de simplement découvrir le site. On l'oublie parfois, mais la publicité a aussi permis de donner l'accès à une foule de contenus aux petites bourses, ce qui n'était pas possible il y a encore une quinzaine d'année. A l’inverse, pour ceux qui passent plusieurs heures par jour sur nos pages, sur les applications mobiles et qui souhaitent nous aider à continuer l’aventure, il nous paraissait logique de leur proposer une solution qui leur permettrait de nous aider à poursuivre sereinement nos activités.
https://www.mac4ever.com/vip
Un grand merci à tous d’avoir pris le temps de lire ce petit billet. J’en profite pour vous remercier pour votre fidélité, notamment pour ceux qui nous suivent depuis de nombreuses années. Nous espérons que vous prendrez toujours autant de plaisir à nous lire qu’on en prend à créer le contenu. Merci, merci, merci !