Suisse : après une bonne adoption, l'app SwissCovid recule (et n'avertit pas grand monde)
Par Didier Pulicani - Mis à jour le
Et ça marche ! Avec près de 1,6 millions d'installations en Suisse (7 millions en Allemagne), on dépasse allègrement les 10% de la population. En France, aux dernières nouvelles, un peu moins de 2 millions de binaires avait été téléchargés fin juin. Reste que sur la durée, la taux de pénétration semble atteindre un certain plafond de verre, voire pire, engendrer quantité de désinstallations.
Pour l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), on parle désormais de régression des usages : entre le 10 et le 11 juillet, il fallait soustraire 27 600 téléphones activés, 23 600 entre le 9 et le 10 et 6400 entre le 8 et le 9. De 1,6 millions d'appareils activés, on passe donc en dessous du million (959 815 téléphones activés à ce jour). L'OFSP se montre toutefois assez pessimiste dans son calcul, puisque si vous éteignez votre appareil la nuit, il n'est plus comptabilisé comme "actif" dans les statistiques. Mais malgré cela, le nombre d'activations reste à la baisse.
Sur le plan du dépistage, là encore, le constat est mitigé : en un mois, seul 30 codes ont été utilisés pour prévenir ses contacts (68 en France). Plus compliqué encore, le système décentralisé (Swisscovid utilise les API d'Apple/Google) ne permet pas de savoir combien de personnes ont été réellement averties d'un risque et invitées à se faire dépister. Face à ces chiffres assez médiocres, il faut bien le dire, une TaskForce de l'EPFL a publié une série de recommandations, comme l'installation par défaut sur les Smartphones ou encore une publicité plus agressive dans le message à faire passer à la population.
Reste enfin la question de la situation sanitaire : l'app est arrivé bien après le pic de l'épidémie, et malgré un léger frémissement du nombre de cas depuis le début des vacances (comme un peu partout en Europe), la population est sans doute moins réceptive à ce type de solution qu'elle aurait pu l'être en mars dernier.