Amazon vient de lever le voile sur la version finale de son antenne Leo Ultra, l'offensive haut débit par satellite qui promet jusqu'à 1 Gbps en téléchargement. Ce nouveau terminal est en cours de déploiement auprès de clients professionnels, et c’est le vrai début de la compétition face à SpaceX.
Le Leo Ultra, l'antenne qui se veut la plus rapide
Amazon a mis les cartes sur la table avec le Leo Ultra, son terminal phare destiné au marché de l'entreprise. Ce n'est pas une simple évolution, c'est une déclaration de guerre technologique. Avec des vitesses maximales annoncées à 1 Gbps en téléchargement et 400 Mbps en envoi, Amazon avance que son terminal est, à ce jour, l'antenne réseau à commande de phase commerciale la plus véloce en production.
L'objectif est clair : mettre la pression sur Starlink, dont le kit Performance actuel se cantonne autour de 475 Mbps. Si SpaceX promet aussi d'atteindre le gigabit l'an prochain grâce à ses futurs satellites V3, Amazon semble vouloir prendre une petite avance sur le papier. Ce boîtier de 20 par 30 pouces intègre d'ailleurs une puce en silicium conçue par Amazon, optimisée pour le haut débit et une latence minimale.
Un lancement ciblé pour l'entreprise
Pour le moment, il ne s'agit que d'une phase de test fermée. Le Leo Ultra, ainsi que le modèle Leo Pro (qui atteindra 400 Mbps), est expédié à une sélection de clients professionnels et gouvernementaux. Ce public cible permet à Amazon de valider le réseau dans des cas d'usage exigeants.
L'un des avantages majeurs du service Leo pour les entreprises est sa connectivité directe et sécurisée. Il peut se brancher sans transition sur les services AWS ou sur des réseaux privés, pour permettre aux entreprises d'acheminer leurs données de manière sécurisée sans passer par l'internet public. Cette approche sécurisée répond aux inquiétudes soulevées par les vulnérabilités de certains anciens systèmes satellites.
La course à l'espace se poursuit
Malgré la performance de son matériel, Amazon doit rattraper un retard colossal. Seuls 153 satellites sont en orbite, tandis que Starlink en compte plus de 9 000. Le déploiement s'accélère cela dit, avec un quatrième lancement ULA prévu pour le 15 décembre, mais l'échéance de la FCC, qui exige la moitié de la constellation en orbite d'ici mi-2026, est un défi logistique et industriel majeur.
Le service prévoit également deux autres terminaux : le Leo Pro pour les débits intermédiaires (400 Mbps) et le Leo Nano ultra-compact (100 Mbps). Les prix sont encore secrets, même si Amazon prévoit de produire le Leo Pro pour moins de 400 dollars.
On en dit quoi ?
Amazon attaque le marché par le haut, avec un matériel très performant et une focalisation sur les services à valeur ajoutée (sécurité, connexion AWS) qui vont au-delà de la simple connexion brute. L'annonce de 1 Gbps est un coup médiatique face à un Starlink dominant. Cependant, le réel enjeu n'est pas le terminal, mais bien le ciel. Tant qu'Amazon n'aura pas une constellation de milliers de satellites opérationnels, ces vitesses maximales resteront théoriques et ne concerneront qu'un nombre très limité de clients. C'est le déploiement massif qui validera ou non cette percée. La course est lancée, et elle sera longue.