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Amazon va tirer un nouveau câble transatlantique, et il a une grosse particularité !

Par Vincent Lautier - Publié le

Amazon AWS annonce Fastnet, son premier câble sous-marin solo, qui reliera les États-Unis à l'Irlande d'ici 2028. Avec 320 Tbps, ce lien blindé doit permettre de sécuriser le trafic cloud et IA en créant une route alternative aux corridors traditionnels, tout en renforçant la présence d'AWS en Europe.

Amazon va tirer un nouveau câble transatlantique, et il a une grosse particularité !


320 Tbps pour l'IA et le cloud



Amazon Web Services a officialisé le projet Fastnet, un nouveau câble transatlantique prévu pour une mise en service en 2028. Il s'agit du premier projet de câble sous-marin développé intégralement en solo par le géant du cloud. L'infrastructure reliera le Maryland, une première pour cet État américain, au Comté de Cork en Irlande. La capacité annoncée est de 320 Tbps, suffisante, selon Amazon, pour diffuser 12,5 millions de flux vidéo HD simultanément. L'objectif principal est de fournir une connectivité plus robuste et plus rapide pour répondre à la demande croissante générée par les services cloud et, surtout, par les charges de travail liées à l'intelligence artificielle.

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Un bunker sous-marin contre les coupures



L'argument principal d'AWS pour Fastnet est la résilience. En choisissant des points d'atterrissage inédits, loin des hubs congestionnés de New York ou du New Jersey, Amazon diversifie ses routes transatlantiques. Cette diversification réduit les risques de panne généralisée si les corridors habituels venaient à être endommagés. L'entreprise met d'ailleurs un accent particulier sur la robustesse physique du câble. Il sera doté d'une armure robuste et de couches supplémentaires de fils d'acier près des côtes. Surtout, AWS prévoit de l'enfouir aussi profondément que possible, à environ 1,5 mètre sous le plancher océanique, pour le protéger des ancres de navires ou des tentatives de sabotage, un risque de plus en plus pris au sérieux.

Les GAFAM s'approprient l'Internet physique



Avec Fastnet, AWS rejoint ses concurrents directs, Meta, Google et Microsoft, dans la course à l'infrastructure physique. Les hyperscalers ne se contentent plus de louer de la capacité aux opérateurs télécoms traditionnels ; ils construisent et possèdent désormais leurs propres autoroutes de l'information. Cette intégration verticale leur donne un contrôle total sur la performance, la latence et la gestion du trafic, essentiel pour leurs services cloud et IA. Pour les entreprises clientes, cela signifie une meilleure fiabilité, mais renforce aussi la dépendance technique et commerciale vis-à-vis d'un seul et même fournisseur qui contrôle désormais tout, du data center au câble transatlantique.

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On en dit quoi ?



L'annonce de Fastnet n'est pas une surprise, c'est une nécessité stratégique pour AWS. Face à l'explosion du trafic IA, qui ne pardonne ni latence ni coupure, Amazon doit sécuriser ses propres tuyaux. En construisant une route blindée et propriétaire, AWS s'assure que ses services critiques (comme CloudFront ou Global Accelerator) fonctionneront sans dépendre des aléas des câbles mutualisés. C'est un investissement massif pour garantir la continuité de service, mais c'est aussi un moyen de verrouiller davantage ses clients. Pour les DSI, la promesse d'une meilleure résilience est séduisante, mais elle s'accompagne d'une dépendance accrue à l'écosystème Amazon. La performance a un prix, et c'est celui d'un contrôle toujours plus grand exercé par les géants de la tech sur l'infrastructure même de l'Internet.