Après des années de développement et plusieurs tentatives plutôt très moyennes, Snap se sent prêt à retenter sa chance sur le marché du matériel grand public. Le PDG de l'entreprise, Evan Spiegel, a annoncé lors de la conférence Augmented World Expo que Snap commercialisera une nouvelle version de ses lunettes de réalité augmentée en 2026. L'enjeu est de taille : s'imposer sur un marché naissant mais déjà convoité par tous les géants de la tech.
Des "Specs" plus légères et plus avancées
Ce nouveau modèle, qui sera simplement baptisé "Specs", devrait être une évolution importante par rapport aux versions précédentes, en particulier celle réservée aux développeurs lancée en 2024. Selon les premières informations, ces lunettes seront plus légères, plus fines et dotées d'un champ de vision élargi, qui permettra d'afficher les éléments virtuels sur une plus grande partie du verre.
Snap a présenté plusieurs cas d'usage concrets pour illustrer le potentiel de ses lunettes. Celles-ci pourraient par exemple traduire des menus et des panneaux en temps réel, guider un utilisateur pas à pas dans une recette de cuisine en analysant les ingrédients disponibles, ou encore superposer des informations sur le monde physique. Un assistant IA, alimenté par des modèles d'OpenAI et de Google, sera également intégré pour répondre aux requêtes audio et visuelles de l'utilisateur.
Un écosystème logiciel pour se différencier
Pour faire face à une concurrence féroce, Snap ne mise pas uniquement sur le matériel. La société compte s'appuyer sur son écosystème logiciel, SnapOS, et sur sa vaste communauté de 400 000 développeurs qui ont déjà créé des millions de "Lenses" (filtres et expériences AR) pour l'application Snapchat. Ces expériences seront en grande partie compatibles avec les nouvelles Specs.
Evan Spiegel estime que cet avantage logiciel, couplé à une base de près de 900 millions d'utilisateurs mensuels, constitue son principal atout. Snap a par ailleurs annoncé un partenariat stratégique avec Niantic, l'entreprise issue du créateur de Pokémon Go, pour construire une carte 3D du monde qui permettra aux applications d'interagir de manière plus intelligente avec l'environnement réel.
Un pari coûteux
Le développement de ces lunettes représente un investissement de plus de 3 milliards de dollars pour Snap. Un pari audacieux pour trouver une alternative au smartphone et diversifier les revenus de l'entreprise. Le succès est cependant loin d'être garanti. Les précédentes tentatives de commercialisation de lunettes connectées, par Snap en 2016 ou par Google avec ses Google Glass, se sont soldées par des échecs commerciaux.
Depuis, le marché a évolué, mais la concurrence aussi. Meta a rencontré un gros succès avec ses Ray-Ban et prépare des lunettes AR plus avancées. Google a relancé son programme avec des partenaires comme Warby Parker, et Apple continue de travailler sur sa propre solution. Le prix des Specs, qui n'a pas été dévoilé, sera aussi un facteur déterminant. Reste à voir si, cette fois, Snap parviendra à convaincre le grand public.
Qu’est ce qu’on en pense ?
C’est une bonne idée de se relancer sur ce secteur, car le potentiel est là. Nous sommes plusieurs à la rédaction de Mac4Ever à utiliser tous les jours nos lunettes Ray-Ban Meta, et nous pestons régulièrement sur l’absence de solution proposée par Apple. Si Google, Meta, et les autres, s’y mettent, peut-être que ça mettra la pression à Apple pour nous proposer quelque chose ? De votre côté, vous avez déjà tenté les lunettes connectées ? Vous êtes client de ce genre de produit ?
