La musique générée par intelligence artificielle connaît une croissance rapide sur les plateformes de streaming. Sur Deezer, 18 % des morceaux mis en ligne chaque jour sont issus d’IA, soit environ 20 000 titres, autant dire que c’est énorme. Ce phénomène suscite des inquiétudes sur les droits d’auteur et la rémunération des artistes.
Une croissance fulgurante de la musique générée par IA
Le phénomène de la musique produite par intelligence artificielle s’intensifie sur les plateformes de streaming. Deezer, plateforme française de musique en ligne, révèle elle que 18 % des morceaux ajoutés quotidiennement à son catalogue sont générés à 100 % par des outils d’IA, ce qui représente près de 20 000 titres chaque jour.
Ce volume a quasiment doublé en l’espace de deux mois, puisqu’en janvier 2025, cette part était encore estimée à 10 %. Le développement de services comme Suno ou Udio, accessibles sans connaissances musicales, explique en grande partie cette explosion de contenus.
(En même temps, eux aussi c'était ds robots non ?)
Des outils puissants mais problématiques
Ces technologies s’appuient souvent sur des bases de données musicales existantes pour entraîner leurs modèles, ce qui soulève, comme à chaque fois, de nombreuses questions juridiques. Plusieurs grandes maisons de disques, comme Universal Music, Sony Music ou Warner Music, ont engagé des poursuites contre ces startups, les accusant de violations massives du droit d’auteur.
Des artistes comme Billie Eilish ou Stevie Wonder ont exprimé publiquement leur inquiétude, et estiment, probablement à juste titre, que l’IA risque à terme de marginaliser les créateurs humains et mettre en péril la créativité artistique. Deezer, de son côté, insiste sur la nécessité d’un encadrement éthique et juridique du développement de ces outils.
Et la réponse de Deezer face à ce problème ?
Pour faire face à cette montée en puissance, Deezer a déployé début 2025 un outil de détection des morceaux générés par IA. Ce dispositif permet d’identifier les titres produits par des générateurs comme Suno ou Udio et de les exclure des recommandations personnalisées. L’objectif est de limiter leur visibilité dans les playlists proposées aux utilisateurs et de préserver les revenus des artistes traditionnels. Les morceaux générés restent disponibles sur la plateforme, mais leur diffusion est désormais encadrée pour réduire les pratiques abusives, en particulier celles de fraudeurs qui cherchent à monétiser des contenus produits en masse.
Une industrie musicale en pleine mutation
L’arrivée massive de contenus musicaux générés par IA transforme clairement le paysage de l’industrie musicale. Deezer a déjà supprimé près de 26 millions de morceaux en 2024, dont une grande partie était issue de l’IA.
La plateforme affirme vouloir continuer à collaborer avec l’ensemble du secteur pour développer des normes communes de détection et de régulation. Si certains y voient un potentiel créatif, la majorité des acteurs plaident pour une réglementation plus stricte pour garantir la transparence, le respect des droits et une juste rémunération des auteurs-compositeurs.
Ça vous gênerait vous, d’écouter de la musique générée par intelligence artificielle ? Dites-nous tout en commentaire.
