Test DJI Mic 3 : les micros sans-fil qui enterrent la concurrence !

Ils sont partout ces micros DJI ! Sur YouTube, TikTok et même à la télévision, on voit très souvent ce petit accessoire sur les cols de chemise des personnes interviewées, et ce n'est pas un hasard : le constructeur a envahi le marché en seulement quelques années !





Avec les DJI Mic 3, le fabricant chinois ne se contente pas de dépasser ses concurrents, il les enterre littéralement. C'est à se demander ce que les Sennheiser, Rode et autres Shure ont fait pendant tout ce temps ! Après plusieurs semaines de tests et de tournage, il est temps de donner notre premier avis sur ces micros sans-fil, qui comblent presque tous les défauts de la seconde génération...

Pourquoi ils sont partout ?

DJI n'est arrivé sur le marché des micros sans-fil en 2021, et a, en quelques années, envahi non seulement le web mais aussi les marchés plus classiques (TV, broadcast...), alors même que le constructeur n'a jamais réellement prouvé son expertise en matière de son jusque là.

Malgré ce manque d'expérience, DJI est parvenu à créer un produit qui répond aux besoins modernes, notamment des créateurs, YouTubers et même les petites productions qui ont besoin de matériel fiable, compact, performant et pratique.

Par exemple, les 2 micros et leur récepteur tiennent dans une boite... qui fait office de chargeur, qui, elle-même, se recharge en USB C. Avec un chargeur d'iPhone ou de Mac, vous rechargez donc les 3 appareils.

Autre coup de génie, le récepteur se clippe facilement sur un iPhone, un Reflex ou n'importe quelle caméra, grâce à un astucieux système d'embout échangeable : Lightning, USB C, jack, griffe... il est compatible avec 100% des caméras du marché. Vous pouvez même avoir du son numérique avec certains boitiers Sony (il faut des accessoires vendus en supplément)

Enfin, DJI a été le premier à activer l'enregistrement interne sur les émétteurs : si la connexion flanche ou si la caméra a des soucis d'enregistrement, vous ne perdez pas votre travail ! Avec une capacité qui passe de 8 à 32Go, on peut stocker plus de 50H de son haute qualité sur chaque micro !

Tout est mini !

En à peine un an, DJI est parvenu à miniaturiser ses micros de façon quasi-magique : de 28g, on passe à 16g pour chaque émetteur, c'est le poids de 2 AirPods ! Sur un col ou une chemise, cela permet de ne pas déformer les vêtements.

Logiquement, la boite et la housse de transports sont également plus compactes et rentrent presque dans une poche de jeans ! Avant, la pochette était assez large et difficile à trimballer sans sac.

Si on ne perd aucune fonctionnalité sur l'électronique embarquée, c'est aussi car DJI a dû supprimer à la fois le port USB C intégré à chaque micro, mais aussi le port jack qui permettait de brancher un micro-cravate. Cela étant, avec un poids aussi réduit, on se rapproche finalement du format Lavalier, mais certains créateurs grincent déjà des dents... Qu'ils se rassurent, les Mic 2 restent au catalogue.

Des astuces bienvenues

DJI a bien écouté ses clients en intégrant quelques astuces vraiment pertinentes. Par exemple, les aimants à placer derrière un vêtement, qui permettent de faire léviter le micro sur une chemise, avaient tendance à s'échapper et se coller n'importe où. Désormais, l'aimant est fusionné avec le clip, ce qui évite d'avoir une surface aimantée à l'extérieur du micro. Bien vu !

Autre petite trouvaille, les bonnettes sont personnalisables, vous pouvez les assortir à vos vêtements et il est probable que d'autres couleurs soient proposées. Candice a d'ailleurs trouvé le match parfait avec son top ! Prochaine étape, proposer des coques personnalisables ?

En parlant de bonnettes, vous pouvez les laisser attachées aux micros, plus besoin de les détacher pour les ranger dans la boite. C'est un vrai gain de temps sur un tournage, même si vous l'avez vu dans la vidéo, je trouve que les Mic 3 sont bien plus sensibles au vent que sur les Mic 2, où les bonnettes entouraient mieux la capsule. Pour nous qui filmons souvent dans le sud de la France, avec le mistral, c'est une vraie déception !

D'ailleurs, ces bonnettes sont plus difficiles à retirer des micros, et on a souvent peur de casser les attaches... Même chose pour la boite et la housse de transport, cette dernière étant un peu juste, on a tendance à forcer pour faire rentrer le chargeur ou pour sortir les câbles.

Enfin, le petit adaptateur USB C/Lightning avait tendance à s'échapper du récepteur, surtout lorsqu'on le pousse dans le port de l'iPhone. Désormais, il sera verrouillé, et il faudra pousser un bouton de déverrouillage pour le remplacer. Ça parait anecdotique, mais c'est une des nouveautés que j'attendais le plus !

4 micros et une qualité en hausse

On aurait pu penser que DJI se contenterait d'améliorer un peu la qualité sonore, mais le constructeur a carrément repoussé ses propres limites !

Déjà, on peut connecter 4 micros par récepteur et même 8 récepteurs entre-eux (moyennant un système avancé de caméras). C'est vraiment super pour les interviews croisées ou les podcasts. Nous n'avons pas pu le tester, mais avec des caméras spécifiques ou des ordinateurs, on peut récupérer les 4 pistes indépendamment (quadriphonie) -ce sera peut-être possible sur l'iPhone, mais pas sur les boitiers XLR/Jack, qui n'ont que 2 pistes.

En termes de qualité de son, vous le verrez dans la vidéo, je trouve que les Mic 3 gagnent en clarté et en dynamique, on a un son moins étouffé qu'avec les Mic 2 qui restaient un peu en dessous d'un bon Sennheiser AVX. Ici, les voix sont nettement plus claires, mieux équilibrées et plus détaillées, nous avons également réalisé un petit comparatif avec quelques accords de guitare dans la vidéo, n'hésitez pas à jeter un oeil !

C'est nouveau, il est possible d'enregistrer en 24Bit 48Khz sans compression directement sur le récepteur. Idéale pour de la captation de musique ou de chant, ou pour une petite production, mais attention à la plateforme de déploiement, car YouTube et les réseaux sociaux appliquent une compression assez agressive, ce qui rend quasi caduque cette option pour une publication en ligne.

En parlant de qualité sonore, je dois bien avouer que DJI est un des rares à proposer un micro qui ne coupe pratiquement jamais, y compris sur les salons, dans les immeubles ou en ville. La robustesse de la connexion est impressionnante. On peut même forcer le récepteur en mode intérieur ou extérieur pour adapter les fréquences. On retrouve ici en fait tous le savoir-faire du constructeur de drone, adapté à la captation sonore.

Typage, gain et réduction de bruit à la volée

Les micros DJI sont assez omni-directionnels, et ont tendance à capter quantité de bruits environnants.

Le constructeur intègre depuis les Mic 2 un système anti-bruit qui va se concentrer sur la voix. Si j'étais très emballé au début, je trouvais la dégradation trop prononcée pour la plupart de nos productions.

Avec les Mic 3, vous avez désormais 2 niveaux de réduction de bruit, un mode Basic très léger, et un Strong très accentué. Le premier est moins efficace, mais a le mérite de ne pas trop détruire la voix. Le second est plus agressif, mais dégrade toujours trop la qualité pour nos usages. Je préfère de loin l'IA intégrée à Final Cut Pro en post-production, mais sur un tournage rapide ou pour poster directement sur les réseaux sociaux, ça peut être pratique dans un environnement compliqué !

Autre nouveauté, vous pouvez modifier un peu les voix, avec 3 réglages :

L'idée est séduisante, mais le résultat pas toujours facile à entendre pendant un tournage. Du coup, là encore, je préfère réaliser mes niveaux en post-production, car la dégradation à l'enregistrement reste irréversible.

Je suis en revanche bien plus emballé par le gain automatique. En mode dynamique, le récepteur va niveler les changements de niveau, réduire les pics et la saturation, et remonter le gain si la voix se fait plus faible... Ce n'est pas parfait, mais ça évite beaucoup de travail en post-production ! Si vous tournez souvent la tête pendant une interview ou un tournage, c'est vraiment efficace.

Pour les professionnels ou ceux qui veulent la meilleure qualité possible, pouvoir enregistrer en 24 ou 32 bits flottants reste LA meilleure option offrant le maximum de possibilités au montage. Mais il faudra forcément passer par l'enregistrement interne, et donc, une synchronisation avec les timecodes etc. Pour nous, c'est un workflow trop long et complexe mais on se réjouit que DJI offre toujours cette possibilité.

A noter que le passage de 8 à 32Go de mémoire interne permet aussi d'enregistrer 56H (contre 14H) sur chaque micro ! C'est démentiel !

Portée et autonomie

DJI annonce avoir augmenté la portée d'émission de 250m à 400m environ, grâce à un switch automatique entre les fréquences 2.4 et 5Ghz.

En pratique, nous sommes passés d'une grosse centaine de mètres à environ 200m avec les Mic 3. Nos avons réalisé nos tests en ville, dans un parc, avec toutes les interférences qui vont avec. Cela reste donc un excellent score, même si avec un enregistrement interne, vous pouvez vous permettre de faire sauter ces limites.

Côté autonomie, DJI annonce 8H par émetteur et 10H par récepteur. De notre côté, on a filmé une demi-journée, et on est autour de 50% donc le contrat est respecté. 2H de tournage mangent environ 20% de batterie.

Le boitier permet de charger 2,5x les micros, donc il faut qd même penser à le recharger de temps en temps ! Cette fonction reste très pratique quand vous partez plusieurs jours en tournage. D'ailleurs, une charge rapide de 5mn offre 50mn d'enregistrement, ce qui dépanne bien pour les fin de journées chargées !

Bilan : encore meilleurs

Peut-on faire mieux lorsqu'on est déjà leader ? DJI prouve une nouvelle fois qu'en à peine un an, le constructeur peut diviser par deux le poids de ses produits tout en améliorant leurs fonctionnalités.

Les DJI Mic 3 comblent tous les petits défauts agaçants des Mic 2 comme le poids un peu élevé des émetteur, le problème de verrouillage du connecteur USB ou encore le fait de devoir enlever les bonnette pour les charger... Sans parler du gain automatique ou de l'amélioration de la réduction de bruits.

Forcément, pour conserver l'autonomie, on perd aussi quelques fonctions comme le port USB intégré aux micros, ainsi que le jack pour les micro-cravates... Mais ces compromis sont bien compensés par la compacité des éléments et les nouvelles fonctionnalités intégrées.

Enfin, DJI continue de faire progresser la qualité sonore, tout en offrant de nouveaux réglages (enregistrement sans perte, meilleure gestion du bruit, typage des voix...). Pouvoir associer 4 micros au même récepteur devrait également plaire à de nombreux créateurs, journalistes et autres podcasteurs.

Notre seul vrai regret concerne la gestion du vent : les bonnettes ne nous paraissent pas suffisantes, même pour de petites brises. On espère que DJI réglera rapidement le souci, car dans les lieux très venteux, cela rend leur utilisation parfois compliquée. L'absence de port jack sur les récepteurs semble également poser problème à ceux qui avaient l'habitude d'y brancher un lavalier... Mais peut-on vraiment réduire la taille des émetteurs en conservant une telle fonctionnalité ?