Volvo est-il en train de donner raison à Elon Musk à propos des LIDAR ? Devant l’annonce de l’arrêt de l’intégration de ces radars laser dans ses prochains modèles, le constructeur suédois avoue à demi-mot avoir raté son pari.
Volvo Cars a décidé de retirer le capteur lidar de ses voitures EX90 et ES90 et de mettre fin à sa collaboration avec le fournisseur Luminar. a déclaré le constructeur cette semaine. Tous les modèles livrés en 2026 en seront donc dépourvus.
Des LIDAR à l’utilité discutable
Présentés comme le Graal des aides à la conduite et surtout, de la conduite semi-autonome, ces LIDAR ne semblaient pas réellement fonctionnels sur les véhicules lors des phases de conduite.
Durant nos tests de l’EX90, nous étions d’ailleurs assez surpris de voir que non seulement, la voiture ne semblait pas vraiment plus douée que les autres en la matière, mais que les caméras restaient de toute façon indispensables à la bonne tenue de la conduite autonome.
Les produits de l'entreprise peuvent offrir un niveau élevé de sécurité et d'assistance au conducteur, grâce à la puissance de calcul embarquée des voitures associée à leur ensemble de capteurs avancés, avec ou sans lidar. rétorque Volvo, qui semble avouer que le LIDAR n’apportait pas forcément grand chose, au du moins, il semble assez facile de s’en passer.
Aujourd’hui,les LIDAR sont surtout utilisé dans les flottes de taxis 100% autonomes, comme ceux que l’on avait testés aux USA dernièrement. A l’inverse, Tesla semble se débrouiller avec des véhicules standardisés et sans LIDAR, ce qui pourrait lui donner un certain avantage financier -nul besoin d’équiper des voitures de LIDAR et de capteurs spécifiques, contrairement à Waymo par exemple.
Un LIDAR qui grille les capteurs d’iPhone
S’il y a peu de chance que la décision y soit directement imputable, une polémique liées aux LIDAR de Luminar qui équipent les véhicules Volvo a fait du bruit dans la presse dernièrement.
Un LIDAR utilise des lasers pour créer une image 3D de son environnement, à la façon d'un sonar ou d'un radar, en balayant les environs avec ses rayons.
Lorsque l'on filme un LIDAR, le capteur de l'iPhone rencontre donc ces fameux rayons laser, qui peuvent donc potentiellement endommager les photosites de l'appareil. Dans la vidéo ci-dessus, on voit très bien le capteur se faire désactiver littéralement par le LIDAR en temps réel.
Le problème survenait y compris à quelques mètres de distance. Cela pourrait donc arriver dans la rue ou lorsqu'on filme quelqu'un qui est devant la voiture ou même un paysage.
Une fois les dommages causés au capteur, ce dernier est quasi inutilisable pour prendre des photos. Comme vous pouvez le voir, les clichés sont recouverts de petits points blancs :
C'est encore plus visible sur fond noir, où certains groupes de photosites représentent une sacrée surface perdu. Un pixel mort est déjà bien désagréable sur un capteur (ça arrive encore ponctuellement), mais des dizaines de pixels inopérants, et c'est tout l'appareil qui devient inutilisable... sauf à changer le capteur.
Entre temps, Volvo a reconnu le problème sur son site et dans notre cas, Apple a quand-même accepté de remplacer le capteur. La question de la responsabilité reste toutefois en suspens, dans la mesure où l’utilisateur a très peu de moyens de savoir qu’il ne faut pas filmer un LIDAR dont la lumière est invisible à l’oeil nu.
Rien ne dit toutefois que les LIDAR ne reviennent pas par la petite porte d’ici quelques années…
