La semaine dernière, les députés ont examiné deux propositions de lois relatives à la “lutte contre la manipulation de l’information”. Pour autant, ces dernières présentées à l'initiative de La République en marche (LeRem) ont semé la zizanie dans l’hémicycle, aboutissant au dépôt de plus de deux cents amendements.
L’un est une loi organique portant sur l’organisation des pouvoirs publics et l’autre ordinaire veut notamment introduire la possibilité d’engager une nouvelle action en référé (sous 48h) afin de suspendre la diffusion de fake news en période pré-électorale.
Selon son rapporteur, Naïma Moutchou, il s'agit de prévenir et faire cesser la manipulation de l’information caractérisée par la diffusion artificielle et massive de fausses informations. Les textes proposent, également, une définition de la fausse information, à savoir toute allégation ou imputation d’un fait dépourvue d’éléments vérifiables de nature à la rendre vraisemblable.
Outre un rôle accru du Conseil supérieur de l’audiovisuel, il est prévu un devoir de coopération des plates-formes en ligne (Facebook, Google, Twitter), impliquant un signalement et l’obligation de rendre publics, les moyens alloués à la lutte contre les contenus illicites.
Les défenseurs du projet parlent de protéger à la fois la démocratie et le journalisme, ce qui est plutôt mal perçu par certains, comme Christian Jacob, qui dénonce la mise en place de la police de la pensée, voire d'instaurer un un climat de suspicion vis-à-vis de l’information et donc vis-à-vis de la presse, qui touche fondamentalement à la liberté d’expression et vient instaurer l’idée d’une vérité officielle. D’autres politiques ont exprimé leurs doutes, craignant l'injustice et d'éventuelles dérives.