Le décès soudain de Han Jong-hee, codirecteur général de Samsung depuis 2022, crée un vide à la tête du géant coréen. Alors que l’entreprise peine déjà à rester compétitive dans les secteurs de l’intelligence artificielle et des semi-conducteurs, cette disparition complique encore un peu plus sa situation.
Un dirigeant clé disparaît brutalement
Samsung traverse clairement une période difficile avec la disparition de Han Jong-hee, codirecteur général de l’entreprise depuis 2022, mort d’une crise cardiaque à 63 ans, le 23 mars dernier. Présent chez Samsung depuis 1988, Han Jong-hee avait été promu vice-président en 2021 avant de prendre la tête de la division expérience produits, qui regroupe les activités d’électronique grand public et de téléphonie mobile. Il avait joué un rôle clé dans le maintien de Samsung en tant que leader mondial des téléviseurs pendant près de deux décennies, avec beaucoup de succès.
Son décès intervient alors que l’entreprise tente de se relancer sur plusieurs fronts. La semaine dernière, lors de l’assemblée générale des actionnaires, Han Jong-hee avait lui-même admis que 2025 serait une année compliquée, mais avait évoqué des acquisitions significatives pour retrouver une dynamique de croissance.
Une gouvernance désormais incertaine
En l’absence de successeur désigné, Jun Young-hyun, nommé codirecteur général la semaine précédente, se retrouve temporairement seul à la tête de l’entreprise. Récemment promu pour diriger la division des semi-conducteurs, Jun Young-hyun est censé relancer cette branche stratégique dans un contexte où Samsung peine à rivaliser avec Nvidia et SK Hynix sur le marché des puces, en particulier celles destinées à l’intelligence artificielle.
Samsung est aujourd’hui confronté à une perte de vitesse sur plusieurs segments importants. Malgré sa domination historique sur le marché des téléviseurs, la société s’est laissée distancer dans le secteur des puces pour IA. Nvidia est désormais leader incontesté des processeurs graphiques, tandis que SK Hynix est devenu le principal partenaire de Nvidia pour les puces mémoires.
Un contexte économique difficile
Le secteur des smartphones est également en recul pour Samsung. L’an dernier, la firme a perdu sa place de numéro un mondial au profit d’Apple, mettant fin à douze ans de suprématie. On notera aussi que plusieurs investisseurs déplorent l’incapacité de Samsung à tirer pleinement parti de l’essor de l’intelligence artificielle, malgré les efforts de Han Jong-hee pour intégrer cette technologie dans beaucoup appareils connectés.
Le titre de Samsung a perdu plus de 30 % en Bourse l’année dernière. L’entreprise, pourtant leader mondial des semi-conducteurs, semble à la peine pour répondre à la demande croissante de puces dédiées à l’IA. Cette faiblesse a déjà poussé son président, Lee Jae-yong, à demander une révision des stratégies de l’entreprise pour affronter ce qu’il qualifie de question de survie.
Samsung doit maintenant déterminer comment gérer cette crise de gouvernance tout en essayant de redresser sa position sur le marché. En attendant de trouver un remplaçant à Han Jong-hee, Jun Young-hyun devra composer avec une situation commerciale compliquée, sans véritable visibilité sur l’avenir.