Grand habitué aux effets d'annonces tonitruantes et aux fréquents reports, Donald Trump vient de décaler l'entrée en vigueur des prochains droits de douanes sur les produits en provenance d’Europe. Ces derniers auraient dû entrer en vigueur le 1er juin, mais ça sera finalement le 9 juillet !
Une danse infernale !
Après avoir de nouveau brandi la menace de droits de douane massifs contre l’Union européenne, Donald Trump a finalement choisi de temporiser. Dimanche soir, le président américain a annoncé repousser au 9 juillet la mise en œuvre de sa taxe Trump, qui devait frapper certains produits européens à hauteur de 50 % dès le 1er juin.
Ce revirement intervient moins de 48 heures après ses déclarations tonitruantes du vendredi 23 mai, où il accusait l’Europe de profiter indûment du marché américain. Ce nouvel ultimatum revient en réalité à la date initialement envisagée début avril (trois petits pas en arrière, trois autres en avant... bref on tourne en rond...). Il s’inscrit dans la stratégie plus large de droits de douane réciproques, censée rééquilibrer les échanges commerciaux au bénéfice des États-Unis.
Une volte-face typique du style Trump
L’annonce de ce report a été faite sur Truth Social, la plateforme personnelle de Donald Trump, à l’issue d’un échange téléphonique avec Ursula von der Leyen. La présidente de la Commission européenne a salué un bon appel sur X, rappelant l’importance des liens transatlantiques. Elle a plaidé pour un délai supplémentaire afin de permettre aux états membres de faire avancer les discussions commerciales en cours avec Washington.
De son côté, le président américain a présenté bien évidemment la situation à son avantage, comme une concession de sa part (c’est mon privilège de le faire).
Une stratégie à double tranchant
Ce n’est pas la première fois que le président américain opte pour une tactique de pression maximale suivie d’un recul plus ou moins important (par exemple le dossier TikTok ou les taxes sur les produits chinois). Cette méthode, propre au style Trump, sème une incertitude constante dans les relations commerciales internationales. Elle rend plus complexe toute tentative de négociation sereine, mais lui permet de garder la main sur les discussions.
Le répit accordé jusqu’au 9 juillet ne règle donc absolument rien sur le fond. Il ouvre néanmoins une fenêtre un peu plus grande pour les négociations entre Bruxelles et Washington, dans un contexte de tensions commerciales croissantes. Enfin jusqu'au prochain coup de vent...
