Ce dimanche à New York, l’emblématique Apple Store de la 5e Avenue a été la cible d’une action symbolique menée par le groupe écologiste Extinction Rebellion. Un activiste a tagué à la bombe de peinture verte deux slogans directement sur la célèbre façade en verre du magasin : Boycott et Tim + Trump = Toxic. L’incident a duré moins d’une minute avant que l’homme ne soit interpellé.
Image Apple Insider
Un message viral, une arrestation filmée
La scène a été enregistrée en vidéo et rapidement publiée par la branche new-yorkaise du mouvement sur les réseaux sociaux. Alors que l’activiste peignait les slogans, d’autres militants présents scandaient en chœur Dump Trump Apple, pointant du doigt une supposée collusion entre le géant de Cupertino et l’administration Trump. Un homme a été interpellé et il est, à ce stade, le seul manifestant arrêté.
Dans un communiqué transmis à la presse, Extinction Rebellion affirme vouloir mettre en lumière les contradictions entre le discours écologique d’Apple et ses choix politiques récents. Le groupe cite notamment Tim Cook, qui déclarait en 2023 que le changement climatique était l’une des urgences majeures de notre époque, pour ensuite, selon eux, soutenir l’administration Trump en 2025 en contribuant financièrement à son investiture.
Ils affichent un branding vert, se vantent de soutenir les Accords de Paris, puis collaborent avec un gouvernement qui démantèle les réglementations environnementales, explique Miles Grant, porte-parole d’Extinction Rebellion NYC. Le groupe accuse Apple -et plus largement la Big Tech- de protéger ses intérêts économiques au détriment des engagements écologiques affichés.
Apple dans une position délicate
Cette action intervient dans un contexte où les grandes entreprises technologiques doivent composer avec Donald Trump, entre réformes sociétales controversées, incertitudes commerciales (droits de douane), et pressions politiques sur les politiques DEI (diversité, équité, inclusion).
Historiquement, Tim Cook a réussi à naviguer prudemment sous le premier mandat de Donald Trump, en maintenant un dialogue sans affrontement direct, là où d’autres dirigeants techs ont pris leurs distances. Aujourd’hui encore, Apple semble privilégier une ligne de moindre résistance, quitte à susciter la colère des militants écologistes et progressistes.
Un engagement climatique réel… mais jugé insuffisant
Apple revendique haut et fort ses accomplissements sur le plan environnemental : empreinte carbone neutre sur l’ensemble de ses opérations, recours massif aux énergies renouvelables, recyclage des matériaux, et une chaîne logistique progressivement décarbonée. Mais pour Extinction Rebellion, ces mesures ne suffisent pas si elles ne s’accompagnent pas d’une cohérence politique.
Le mouvement réclame qu’Apple prenne des positions plus fermes, même si cela devait nuire temporairement à ses intérêts commerciaux. L’écologie ne peut pas être à géométrie variable, peut-on lire dans leur communiqué.
En conclusion
Le vandalisme symbolique du flagship Apple Store de New York reflète les tensions grandissantes entre image de marque écologique et réalité politique. Coincée entre ses engagements environnementaux, ses impératifs économiques et une administration Trump hostile à toute régulation en faveur de l'environnement, Apple marche sur le fil du rasoir. Les prochains mois diront si Cupertino choisira de renforcer ses positions écologiques publiques… ou de continuer à jouer profil bas, au risque d’alimenter la défiance d’une partie de son public.