Apple a confirmé avoir procédé à une série de suppressions de postes au sein de son équipe commerciale de part le monde. Cette annonce est plutôt inhabituelle pour la firme qui, contrairement au reste du secteur tech, n’a jamais pratiqué de licenciements massifs préférant des réorganisations ou des départs volontaires.
Une réorganisation ciblée, mais symboliquement forte
L’information, révélée par Bloomberg puis confirmée par Apple, porte sur des personnes au sein des équipes en charge des grands comptes : entreprises, administrations, écoles, ainsi que du personnel affecté aux centres de démonstration destinés aux clients professionnels.
Dans son communiqué, Apple adopte un ton mesuré : Pour toucher encore plus de clients, nous apportons des changements à notre équipe commerciale qui concernent un petit nombre de postes. Nous continuons d’embaucher et ces employés peuvent candidater à de nouveaux postes.
Selon les témoignages recueillis, certains salariés auraient été surpris, voire carrément pris de court, par cette décision. Ils disposent désormais d’un peu plus d’un mois pour espérer retrouver un poste en interne (une sorte de reclassement). Sans solution d’ici au 20 janvier, ils recevront une indemnité de départ.
Un mouvement inédit… plutôt fréquent dans la tech
Les licenciements restent extrêmement rares chez Apple, même si la firme a procédé à quelques centaines de suppressions de postes l’an dernier, principalement à la suite de l’abandon de l'Apple Car pour des Services. Cette fois, la situation est différente : il s’agit d’équipes commerciales, un domaine essentiel au fonctionnement quotidien d’Apple, notamment pour sa relation avec les grands partenaires.
Vers une externalisation croissante des ventes ? Si Apple présente ces suppressions de postes comme un simple ajustement des RH, certains employés licenciés interprètent la situation autrement. Selon Bloomberg, plusieurs d’entre eux estiment que la firme souhaite déléguer davantage de ventes aux revendeurs tiers et partenaires de distribution.
Ce choix offrirait deux avantages stratégiques : réduire certains coûts internes, notamment les salaires élevés propres à la structure commerciale d’Apple, mais aussi renforcer son modèle basé sur les Apple Premium Resellers et la distribution, déjà très présents en Europe, en Inde ou en Amérique latine.
Cela s’inscrirait dans la logique récente d’Apple, qui multiplie les partenariats avec des opérateurs, des APR ou des distributeurs spécialisés pour étendre son influence sans alourdir son propre réseau.
Par comparaison sur les sept dernières années, Apple est donc au même niveau qu'en 2022, en légère croissance après une petite baisse en 2023 :
L’entreprise insiste depuis des années sur l’importance de la stabilité et de la fidélité envers ses équipes — y compris pendant la pandémie, où Cupertino avait maintenu l’ensemble de ses effectifs sans licenciements massifs. Cette nouvelle vague de suppressions, même limitée, vient donc bousculer une image soigneusement entretenue.
D’autant que le timing intrigue : Apple sort d’un exercice difficile marqué par un ralentissement des ventes d’iPhone dans certains marchés clés et une pression accrue sur les marges.
Entre la restructuration des Services, l’abandon de certains projets, la réorientation massive vers l’IA et maintenant ces suppressions de postes, Apple semble entrer dans une phase de réorganisation stratégique beaucoup plus importante qu’elle ne le reconnaît publiquement. Les prochains mois diront si elle continuera sur cette voie ou s’il s’agit d’un ajustement isolé.
