En 2019/2020, la société danoise a lancé la troisième génération de ses écouteurs True Wireless E8 et du casque H9 doté de l'ANC, et nous avons enfin pu en profiter quelques jours afin de les faire passer sur notre banc de test.
Présentation et caractéristiques
Les écouteurs et casques de Bang & Olufsen nous arrivent dans de jolies boites plutôt compactes. Les Beoplay E8 Gen 3 sont livrés avec quatre paires d'embouts en silicone (XS, S, M et L), une paire d'embouts en mousse à mémoire de forme Comply (en taille M), et un câble USB-A vers USB-C de 124 centimètres.
Pour ce qui est de la fiche technique, les Beoplay E8 embarquent des haut-parleurs de 5,7 mm et 4 microphones (2 sur chaque écouteur), une certification IP54, le Bluetooth 5.1 (avec les codecs SBC, AAC et aptX), mais conservent un fonctionnement maître/esclave. Ainsi, il sera possible de n'utiliser qu'un seul écouteur, du moment qu'il s'agit du droit. Le gauche deviendra muet, dès que l'écouteur droit sera rangé dans l'étui (on peut toutefois utiliser seulement le gauche si le droit n'est pas dans l'étui et à portée de connexion). Le pratique mode multipoint, permettant de connecter simultanément plusieurs périphériques, comme un Mac et un iPhone, et la réduction active du bruit ambiant sont également aux abonnés absents, dommage. Le constructeur profite toutefois des microphones pour offrir un mode Transparence convaincant, permettant de garder une oreille sur l'environnement pendant l'écoute.
L'étui de charge en cuir et aluminium est bien fini, apportant un indéniable côté chic. La charnière de notre modèle de prêt (qui n'était pas neuf) semblait peut-être un peu plus fragile que celle des AirPods. Le boitier, doté d'un port USB-C et de la charge sans fil, est plutôt compact -il tiendra dans une poche de pantalon- mais plus imposant que les modèles de Cupertino. L'autonomie nous a permis d'atteindre un peu plus de 6h30 d'écoute à volume modéré (B&0 annonce 7 heures), et l'étui offre 4 charges complètes.
La cure d'amaigrissement de cette troisième génération permet aux écouteurs d'offrir un confort tout à fait convenable, particulièrement avec les embouts Comply. Les commandes tactiles répondent parfaitement, et permettent de gérer les appels, de convoquer un assistant virtuel, et de contrôler la lecture et le volume (en touchant longuement l'un ou l'autre écouteur).
L'application dédiée permet de consulter l'état des batteries des écouteurs (60 mAh), mais pas celle de l'étui (800 mAh), une LED en façade renseignant toutefois sur son niveau de charge. Il sera également possible d'opter pour un des 5 préréglages, de personnaliser le rendu via le mode Beosonic (mais ce dernier ne remplace pas un égaliseur à bandes, malheureusement absent), et de choisir d'activer le mode transparence (avec un réglage sur trois niveaux).
Du côté du casque Beoplay H9 Gen3, on trouve dans la boîte, une housse de transport en tissu, un adaptateur pour l'utilisation à bord d'un avion, un câble de 124 centimètres en USB-A vers USB-C, et un câble mini jack stéréo 3,5 millimètres de 127 centimètres.
La finition du casque est exemplaire, particulièrement avec la robe Argile Bright de notre modèle d'essai, mariant à merveille le cuir (pour le dessus de l'arceau et les coussinets) et l'aluminium. Une réelle réussite esthétique, et peut-être un des plus beaux casques du marché (cela reste tout à fait relatif, bien évidemment). Seules les coupelles grises en plastique des oreillettes jurent peut-être très légèrement, mais permettent de conserver un poids contenu (287 grammes sur notre balance).
Le casque est plutôt confortable, mais certains pourraient être surpris par le fait que, malgré une conception circum-aural, les coussinets n'engloberont pas complètement l'oreille de l'utilisateur, une partie (selon l'anatomie de chacun) pourra reposer sur le cuir. Un essai en magasin pourra permettre de se rassurer sur ce point avant un éventuel achat.
Le Beoplay H9 Gen3 se dote de l'ANC (avec une mode Transparence), de haut-parleur de 40 millimètres, 6 microphones (dont 2 sur chaque oreille pour l'ANC), du Bluetooth 4.2 avec les codecs SBC, AAC, et aptX Low Latency, de la pratique connexion multipoint permettant d'appairer simultanément deux périphériques (sauf si vous activez Google Assistant), d'un port mini jack 3,5 millimètres, et d'un port USB-C pour la recharge. Les contrôles tactiles sur l'oreillette droite permettent de gérer la musique, l'ANC, le mode Transparence, ainsi que le volume, et le bouton physique sur l'oreillette gauche les appels et l'assistant virtuel.
L'application dédiée permet de consulter la charge restante, de choisir un des cinq préréglages, d'opter pour un réglage personnalisé via le mode Beosonic (toujours pas d'égaliseur à bandes, dommage), et d'activer les modes ANC et Transparence (sur un seul niveau cette fois). Niveau autonomie, la batterie de 1110 mAh nous permis de tenir un peu plus de 25 heures avec l'ANC activé et à volume modéré, ce qui correspond à ce qu'annonce le constructeur.
Rendu, ANC (pour le H9) et communications
Débutons par les Beoplay E8 Gen3 : Bang & Olufsen nous offre des écouteurs sans fil assez neutres, avec des graves présents, une dynamique agréable (pour du Bluetooth), une petite mise en avant vers la fin du haut médium et les aigus apportant de la brillance dans les harmoniques des Charley/cimbales, sans que l'écoute ne soit fatigante à la longue, et un petit creux dans les extrêmes aigus. Le son ne manque pas de punch, mais les écouteurs ne brilleront pas forcément chez les amateurs de grosses basses (profil malheureusement mis en avant actuellement sur le marché), et le rendu pourra leur paraitre un peu mou par rapport aux concurrents appuyant sur ce point. Le mode Transparence est performant, et joue son rôle, permettant à l'utilisateur d'être moins isolé lorsqu'il le souhaite.
De son côté, le Beoplay H9 présente des basses consistantes sans être exagérées, une légère emphase vers les 3 kHz appuie les voix, les guitares, ou les harmoniques de certains cuivres et sections rythmiques, et les extrêmes aigus pourront parfois sembler un peu en retrait par rapport au reste du spectre. Le son ne manque pas de dynamique (toujours pour du Bluetooth, le rendu en filaire est évidemment meilleur avec de bonnes sources, et le casque tient alors plus de 32 heures si la fonction ANC est activée) et le rendu n'est pas fatigant, même pour des écoutes prolongées. Attention toutefois, les basses avaient tendance à être nettement plus appuyées et les aigus un peu sifflants avant la mise à jour proposée par l'application. Le casque manque un peu d'isolation et votre entourage partagera votre enthousiasme pour vos titres préférés, même à volume modéré.
L'ANC du Beoplay H9 est efficace et se remarquera immédiatement lorsqu'il sera activé, mais certaines fréquences, comme les voix et les impacts/ronronnements graves, sont toutefois moins bien traitées que sur les ténors du marché (Sony, Bose et maintenant Apple avec les AirPods Max). La réduction active jouera cependant son rôle en permettant à l'utilisateur de filtrer nettement les bruits environnants afin de se concentrer sur sa tâche, ou s'isoler dans sa bulle.
Pour les communications, les deux B&O ne se démarquent pas du reste de la production. Vos interlocuteurs ne se plaindront pas tant que vous vous trouverez dans un lieu calme, mais le vent ou les environnements bruyants dégraderont assez vite le rendu des microphones.
Conclusion
Les Beoplay E8 et H9 proposent une expérience utilisateur satisfaisante, avec un rendu sans grands défauts , et un design et une finition agréables (particulièrement sur le H9), mais leur tarif les réservera à une certaine cible. En effet, si la facture est plus élevée (les matériaux utilisés pèsent évidemment dans la balance), les prestations ne sont pas au-dessus de leurs concurrents plus accessibles financièrement. On pourra de plus regretter de ne pas avoir d'ANC sur les E8, d'étui rigide sur le H9, ou encore l'absence d'égaliseur à bandes au sein de l'application. Le placement tarifaire offre cependant une certaine exclusivité, ce qui pourra également attirer les clients potentiels.
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