D’ici 2026, un entrepreneur seul pourrait bien diriger une entreprise valorisée à plus d’un milliard de dollars. C’est la prédiction de Dario Amodei, PDG d’Anthropic, qui parie sur la puissance des nouveaux modèles d’intelligence artificielle pour transformer radicalement le modèle économique des startups.
L’IA va-t-elle enterrer les entreprises traditionnelles ?
Interrogé lors de la conférence “Code with Claude” à San Francisco, Dario Amodei n’a pas hésité : selon lui, une entreprise dirigée par une seule personne et valorisée à un milliard de dollars pourrait voir le jour dès l’année prochaine. Il estime la probabilité de ce scénario à 70 ou 80 %, en s’appuyant sur les capacités croissantes de l’IA à automatiser des fonctions entières : support client, développement logiciel, stratégie produit ou encore analyse financière.
Des secteurs déjà prêts pour l’automatisation totale
Pour Amodei, les premiers domaines à basculer seront ceux où les processus humains sont déjà réduits. Il cite par exemple le proprietary trading, une activité spéculative où l’on investit pour son propre compte sans gérer de fonds clients. Autre exemple : les outils pour développeurs. Un ingénieur solo pourrait créer, maintenir et vendre des produits en s’appuyant sur un modèle d’IA comme Claude pour coder, gérer la relation client et piloter la croissance. Des business sans équipe commerciale, sans service client humain, mais avec un modèle qui tourne 24h/24 grâce à l’IA.
Claude 4, moteur de la future génération d'entreprises
Cette prédiction s’appuie bien évidement sur le lancement de Claude 4, la nouvelle série de modèles IA d’Anthropic, parce qu’autant mettre en avant son propre modèle quand on promet monts et richesses au petit peuple. Claude 4 Opus est présenté comme le modèle le plus performant du marché pour le code, capable de mener des projets longs et complexes. Claude 4 Sonnet, plus léger, cible des usages à plus grande échelle avec un meilleur ratio puissance/coût. À la conférence, Mike Krieger (cofondateur d’Instagram et aujourd’hui chez Anthropic) estime qu’avec ces outils, lui et son associé auraient pu lancer Instagram sans embaucher. Super…
Des opportunités… et des risques
Mais cette mutation soulève aussi des questions. Qui sera responsable si une IA autonome fait une erreur juridique ou cause un préjudice ? Quelles régulations appliquer à une entreprise pilotée par une seule personne et des modèles opaques ? Amodei reconnaît que l’impact sur l’emploi, la fiscalité et le droit des affaires sera majeur, et qu’un encadrement politique sera indispensable. Reste que la tendance est engagée : l’IA ne se contente plus d’augmenter les compétences humaines, elle en absorbe de plus en plus.
