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L'administration Trump veut lancer AI.gov pour remplacer encore plus de fonctionnaires

Par Vincent Lautier - Publié le

Un projet de l'administration américaine cherchant à accélérer l'adoption de l'intelligence artificielle au sein de ses agences a été révélé par la publication de son code sur la plateforme GitHub. Baptisé AI.gov, le site et son API associée ont pour objectif de centraliser et de démocratiser l'usage d'outils d'IA. Le lancement de la plateforme serait prévu pour le 4 juillet.

L'administration Trump veut lancer AI.gov pour remplacer encore plus de fonctionnaires


Une plateforme centralisée pour l'IA



D'après les informations extraites du dépôt GitHub et d'une version de travail du site, AI.gov se présenterait comme une plateforme intégrée proposant trois outils principaux. Le premier serait un assistant conversationnel (un chatbot donc) dont les fonctions précises ne sont pas encore détaillées. Le deuxième serait une API permettant aux différentes agences gouvernementales de se connecter aux modèles d'IA des principaux acteurs américains du secteur : OpenAI, Google et Anthropic sont mentionnés, mais le que le code source suggère aussi une intégration avec Bedrock d'Amazon Web Services et LLaMA de Meta.

Pour terminer, une console d'analyse permettrait de suivre et de mesurer le déploiement et l'utilisation de l'IA au sein de chaque agence. Le projet est piloté par les Services de transformation technologique de l'Administration des services généraux, l'agence américaine chargée de la logistique et des achats pour le gouvernement fédéral.

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Un projet porté par un proche de Musk



À la tête de ce projet se trouve Thomas Shedd, un ancien ingénieur de Tesla. Il est identifié comme un allié du "Département de l'Efficacité gouvernementale", ce groupe de travail controversé dont on vous a parlé un paquet de fois mis en place par l'administration Trump et initialement proposée par Elon Musk. La vision de Shedd, exprimée dans des réunions internes ayant fuité précédemment, est d'utiliser l'IA à grande échelle pour analyser des contrats gouvernementaux, détecter des fraudes ou encore créer des "agents de codage" capables d'écrire des logiciels pour les agences fédérales.

Tout ceci reste dans la lignée des objectifs du DOGE, qui cherchait notamment à utiliser l'automatisation pour réduire le nombre de fonctionnaires fédéraux. Même si Musk a quitté ses fonctions gouvernementales avec fracas, le projet AI.gov est un héritage direct de cette politique.

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Un lancement estival et des inquiétudes



La date de lancement du 4 juillet, hautement symbolique aux États-Unis, est explicitement mentionnée dans la documentation du projet sur GitHub. Sauf que voilà, cette idée d'injecter massivement l'IA dans l'appareil d'État ne ferait pas l'unanimité. Selon plusieurs sources, l'accueil réservé en interne aux plans de Thomas Shedd serait plutôt négatif.

Des fonctionnaires auraient exprimé leurs craintes sur les risques potentiels, comme l'introduction involontaire de failles de sécurité dans du code généré par IA ou la possibilité que des algorithmes recommandent de mauvaises décisions sur des contrats publics critiques. Affaire à suivre donc.

On en dit quoi ?



Qu'on aime ou non utiliser de l'IA au quotidien, l'idée de voir une intelligence artificielle être déléguée pour influer ou prendre des décisions logiquement prises par des humains pour gérer un état peut-être un peu flippante. Sauf bien sûr pour ceux qui passent leurs journées à expliquer que les fonctionnaires ne font pas bien leur boulot, mais dans ce cas-là, déléguer les tâches à une machine, aussi douée soit-elle... est-ce vraiment rassurant ? Vous en pensez quoi ?