Lee Zeldin, patron de l’EPA, annonce vouloir mettre fin aux incitations en faveur du système Stop and Start, jugé impopulaire malgré son rôle dans la réduction des émissions. Une décision qui fait partie d’une offensive plus large contre les régulations environnementales aux États-Unis.
Une technologie dans le viseur de l’EPA
Lee Zeldin, administrateur de l’EPA (L’Agence de protection de l’environnement américaine) nommé par Donald Trump, a déclenché une tempête médiatique en s’en prenant frontalement aux systèmes Stop and Start. Sur X, il résume : « votre voiture meurt à chaque feu rouge pour que les constructeurs remportent un trophée de participation climatique ». Le message est clair : la technologie, pourtant approuvée par l’EPA elle-même il y a plus d’une décennie, est aujourd’hui dans son collimateur. Si elle n’a jamais été obligatoire, elle a largement été adoptée grâce aux crédits de consommation octroyés aux constructeurs. Ces incitations pourraient disparaître prochainement.
Entre confort de conduite et écologie urbaine
Déployée massivement depuis les années Obama, la technologie Stop and Start permet de couper le moteur à l’arrêt, feu rouge ou bouchons, pour limiter la consommation de carburant et les émissions de CO2. D’après la Battery Council International, près de 10 millions de tonnes de gaz à effet de serre ont ainsi été évitées en 2023. Et selon la Society of Automotive Engineers, les économies de carburant varient entre 7 et 26 % selon les conditions de circulation. Pourtant, les critiques restent nombreuses : redémarrages lents, climatisation interrompue, usure prématurée… Le gain réel reste difficile à mesurer à l’échelle individuelle.
L’argument de l’impopularité
Ce que Lee Zeldin met en avant, c’est l’hostilité grandissante de certains conducteurs face à cette technologie. Beaucoup dénoncent l’impossibilité de désactiver durablement le système, activé par défaut à chaque démarrage. L’argument du « ras-le-bol » est mis en avant sur les réseaux sociaux, où les témoignages s’accumulent. Pour l’EPA version Trump, cette grogne devient un prétexte politique pour démanteler un levier réglementaire en faveur de la transition énergétique. Le geste est surtout symbolique : il s’adresse à une partie de l’électorat qui voit dans ces dispositifs écologiques un carcan bureaucratique.
Toujours plus de dérégulation
L’offensive contre le Stop and Start n’est pas le premier coup de Trump. Depuis mars 2025, son administration a abrogé 31 régulations environnementales, fermé des bureaux de l’EPA, et coupé des milliards de subventions pour le climat. L’objectif affiché est de « libérer » l’économie américaine, en particulier l’industrie automobile. Dans ce contexte, la possible disparition des incitations au Stop and Start s’inscrit dans une logique cohérente de repli sur les priorités économiques nationales. À ce jour, l’EPA n’a pas précisé si elle comptait interdire purement la technologie ou simplement en supprimer les avantages réglementaires.
Stop and Start : comment ça marche ?
Le système Stop and Start est une technologie conçue pour couper automatiquement le moteur d’un véhicule à l’arrêt complet (feux rouges, embouteillages, etc.) et le redémarrer dès que le conducteur relâche le frein ou appuie sur l’embrayage. Le but : éviter de brûler du carburant inutilement à l’arrêt.
Concrètement, l’électronique embarquée surveille plusieurs paramètres (température moteur, batterie, position du volant, etc.) pour éviter de couper le moteur dans des conditions inappropriées. La relance du moteur est gérée par un démarreur renforcé ou un alterno-démarreur, conçu pour supporter des cycles plus fréquents que les systèmes classiques.