OpenAI s’apprête à lancer une application sociale dédiée aux vidéos générées par son nouveau modèle Sora 2. Selon Wired, cette app reprend le format bien connu de TikTok : flux vertical, défilement par balayage et recommandations personnalisées. La différence majeure ? Tout le contenu est produit par intelligence artificielle. Les utilisateurs pourront générer des clips d’une dizaine de secondes, mais pas importer leurs propres vidéos ou photos.
Des vidéos 100 % IA
L’application permettra de créer des séquences courtes à partir de textes, avec la possibilité d’utiliser son propre visage grâce à un système de vérification d’identité. Une fois validée, votre ressemblance pourra être intégrée à vos propres créations… ou dans celles d’autres utilisateurs, via un système de tags et de “remix”. Chaque utilisation du visage génèrera une notification, même si la vidéo reste en brouillon. C’est une première tentative de concilier personnalisation et garde-fous sur l’usage de l’image.
Opportunité stratégique
Le timing n’a rien d’anodin. Avec l’incertitude autour du sort de TikTok aux États-Unis, OpenAI espère occuper l’espace avec une alternative locale, sans attaches avec la Chine. Le pari ressemble à celui de ChatGPT en 2022 : démocratiser un usage de l’IA en l’ancrant dans une expérience simple et addictive. Les tests internes, lancés la semaine dernière, auraient séduit les employés d’OpenAI au point d’en devenir quelque peu chronophages.
Entre copyright et sécurité
Côté sécurité, l’app refusera certains contenus sensibles ou soumis au droit d’auteur. Problème : selon le Wall Street Journal, OpenAI adopte une logique d’opt-out : les ayants droit doivent demander à ce que leurs œuvres ne soient pas utilisées dans Sora 2. Un choix risqué alors que l’entreprise est déjà visée par plusieurs procès, dont celui du New York Times. Parallèlement, la société tente de rassurer sur la protection des mineurs, en testant de nouveaux contrôles parentaux et un système de détection d’âge.
Une concurrence déjà en place
Avec Sora 2, OpenAI se retrouve face à Meta, qui vient de lancer “Vibes”, et à Google, qui intègre son modèle Veo 3 dans YouTube. TikTok, lui, reste plus prudent, bannissant les contenus IA susceptibles d’induire le public en erreur. L’écosystème de la vidéo générée par IA s’annonce donc aussi compétitif que celui du texte ou de l’image.
On en dit quoi ?
L’arrivée d’un “TikTok de l’IA” montre bien la volonté d’OpenAI de transformer ses modèles en plateformes grand public, quitte à marcher sur des terrains explosifs : copyright, vie privée et modération. La question est simple : est-ce que les utilisateurs auront vraiment envie de scroller des flux remplis uniquement de vidéos synthétiques ? Je veux bien prendre le pari que oui, ne serait-ce que pour le côté hypnotique que certaines des ces vidéo ont.