Trois ans après son lancement, ChatGPT est déjà utilisé par plus d’une personne sur dix dans le monde, un rythme d’adoption incroyable, plus rapide que celui du web au début des années 2000.
Le bot aux 18 milliards de messages hebdomadaires
Selon les données d’OpenAI, l’agent conversationnel traite plus de 18 milliards de messages par semaine, un volume inédit qui illustre son rôle croissant dans la vie quotidienne. Mais contrairement aux craintes initiales d’une automatisation massive des emplois, la majorité de ces usages restent personnels : plus de 70 % des interactions concernent des activités non-professionnelles, selon Ronnie Chatterji, économiste en chef d’OpenAI.
D'après The Financial Times, les statistiques publiées révèlent la variété des usages : conseils pratiques et pédagogie (tutorat, aide scolaire, conseils de santé ou de vie quotidienne, soit 10 % des messages), écriture (correction, traduction, génération de textes ou de récits), recherche d’informations (recettes, produits), actualité (un segment en forte croissance, qui menace directement le modèle des moteurs de recherche traditionnels) et enfin la création multimédia, qui a été boostée depuis avril 2025 par l’intégration de l’image générée par IA.
À l’inverse, la demande en aide technique et programmation recule de moitié, en partie parce que de nombreux outils professionnels intègrent désormais directement des modèles comme GPT.
Une adoption massive chez les particuliers, mais timide en entreprise
Si l’usage explose chez les particuliers, les entreprises restent prudentes. Une étude du MIT Media Lab évoque même une shadow AI economy : de nombreux salariés exploitent ChatGPT ou Claude dans leur travail quotidien sans validation officielle, tandis que leurs employeurs peinent à déployer des projets IA à grande échelle.
Les freins restent nombreux : manque de confiance dans les résultats, intégration compliquée aux workflows existants et absence de preuve solide sur la productivité réelle. Seuls les secteurs des médias et de la tech montrent de vrais signes de disruption.
Source Financial Times
Un phénomène global
Anthropic, la société derrière Claude, a publié des données régionales intéressantes : en Californie, les requêtes portent majoritairement sur l’informatique, en Floride sur les services financiers, tandis qu’à Washington DC, l’IA est sollicitée pour l’édition de documents et l’accompagnement de carrière.
Du côté des géants du numérique, les chiffres confirment l’ampleur du mouvement : 1 milliard d’utilisateurs mensuels pour l’assistant IA de Meta, 100 millions pour Microsoft Copilot, et plus de 2 milliards d’utilisateurs pour les AI Overviews intégrés à Google Search.
Source Financial Times
L’IA conversationnelle s’impose désormais comme un outil universel de productivité individuelle, davantage que comme une révolution organisationnelle. Si elle bouleverse déjà nos usages personnels — de la rédaction d’un texte à la recherche d’une recette — son intégration en entreprise reste limitée. Mais avec des investissements de plus de 300 milliards de dollars attendus cette année, les géants de la tech parient sur une adoption encore plus large à moyen terme.
