Le géant américain des semi-conducteurs ne cesse d’étendre son empire. Cette semaine, Nvidia est devenue la première entreprise cotée à atteindre une valorisation de 5 000 milliards de dollars, un cap franchi à peine trois mois et demi après avoir dépassé les 4 000 milliards.
De l’intelligence artificielle aux télécoms, l’entreprise dirigée par Jensen Huang multiplie les investissements stratégiques — et les records boursiers. Mardi, elle a annoncé un investissement de 1 milliard de dollars (environ 860 millions d’euros) dans Nokia, scellant un partenariat autour de l’IA et des réseaux.
Nvidia, le nouveau géant absolu de la tech
La capitalisation boursière de Nvidia a explosé hier pour atteindre 5 000 milliards de dollars, une première historique pour une entreprise cotée. Cela la place également bien devant tout le monde — Apple y compris qui occupe la 3e place et qui peine à vraiment franchir les 4000 milliards, payant peut-être sa stratégie IA.
L’action de Nvidia a progressé de 14,5 % en une semaine, portée par la demande mondiale pour ses processeurs graphiques dédiés à l'IA et les spéculations autour d’un éventuel assouplissement des restrictions américaines sur les exportations de puces vers la Chine.
Donald Trump a d’ailleurs déclaré qu’il évoquerait le sujet des super duper chips avec le président chinois Xi Jinping le 30 octobre. Les puces Blackwell de Nvidia sont devenues indispensables à l’entraînement des modèles d’IA, utilisés par des acteurs majeurs comme OpenAI, Google ou Meta. Même Apple s’appuierait partiellement sur la technologie serveur de Nvidia pour soutenir son projet Apple Intelligence, malgré le développement de ses propres puces Apple Silicon.
Des projets fous
A cela, s'ajoutent des projets d'envergure, pas moins de deux cette semaine. A commencer par un accord avec Nokia qui marque une nouvelle étape dans la diversification de Nvidia. Le groupe finlandais émettra 166 millions de nouvelles actions au prix de 6,01 dollars, soit environ 2,9 % de son capital, pour accueillir Nvidia à son tour de table.
Ce rapprochement vise à accélérer le développement des réseaux télécoms intelligents, en intégrant les technologies d’IA générative et de calcul distribué de Nvidia dans les infrastructures de Nokia. Concrètement, il s’agit de rendre les réseaux 5G et 6G plus performants, autonomes et économes en énergie, grâce à des solutions d’analyse et d’optimisation pilotées par l’IA.
Et l’expansion ne s’arrête pas là. Nvidia vient également d’annoncer un partenariat avec Uber, Stellantis et Mercedes-Benz pour déployer, à partir de 2027, une flotte mondiale de 100 000 véhicules autonomes. Ces voitures seront propulsées par la plateforme Nvidia Drive AGX Hyperion 10, une architecture mêlant puces, capteurs et logiciels capables de gérer la conduite sans intervention humaine dans certaines conditions.
Et la suite ?
En l’espace de quelques années, Nvidia est passée du statut de spécialiste des cartes graphiques à celui de pierre angulaire de la révolution technologique mondiale. En investissant dans les télécoms, les véhicules autonomes et les infrastructures d’IA, la société s’impose désormais comme un acteur transversal de l’économie numérique — à la fois fournisseur, investisseur et moteur d’innovation. Avec une telle expansion, Jensen Huang ne se contente plus d’alimenter l’intelligence artificielle : il redessine la carte des puissances technologiques mondiales.
