A l'heure de la 4G et de la démocratisation des forfaits mobiles, comment se fait-il qu'aucun constructeur automobile n'aille plus loin qu'une banale intégration bluetooth dans ses véhicules ?
Bouygues a décidé qu'il était temps de secouer un peu le marché, et a fait la démonstration à la presse d'un prototype maison, basé sur une Citroën C3. L'opérateur a ainsi placé un modem Qualcomm 4G LTE dans le coffre du véhicule, diffusant le signal en WiFi à l'intérieur de l'habitacle.
Histoire de pousser l'exemple un peu plus loin, Bouygues a également intégré une tablette sur la planche de bord. Il ne s'agit pas d'un iPad, mais d'une Galaxy Tab de Samsung, équipé d'une surcouche maison affichant un certain nombre d'infos (météo, navigation etc.).
Enfin, Bouygues précise que toute cette installation ne coûte que 250€, tablette comprise (c'est aussi pour cela que l'opérateur n'a pas choisi l'iPad...). Autant dire une bouchée de pain à l'échelle du prix du véhicule et bien loin des 1000 à 2000€ généralement facturés pour le système de navigation.
Mais le vrai problème n'a pas été vraiment abordé pendant la conférence de presse, je veux bien évidemment parler de l'abonnement. Qui serait aujourd'hui prêt à prendre un forfait uniquement pour son véhicule ? Bouygues n'a pas précisé s'il serait prêt à mettre en place des offres adaptées et à bas prix, permettant de cumuler plusieurs abonnements sans se ruiner. Car c'est là toute l'ambiguité : si un constructeur peut effectivement placer un modem facilement dans ses véhicules, il devra ensuite négocier une formule attractive avec un opérateur. Finalement, partager la connexion de son propre téléphone reste, pour le consommateur, le meilleur deal actuellement.
C'est finalement l'intégration d'une tablette standard sur le poste de commande qui reste l'idée la plus séduisante de cette petite démo. Aujourd'hui, les systèmes tactiles embarqués font bien pale figure à côté d'un iPad ou même de la moindre tablette Android. Mais là encore, les constructeurs ont toujours été réticents de dépendre d'un tiers, pour un élément aussi central, et sur lequel il ne garderait qu'un contrôle limité (MAJ etc.).
