Alors que la première audience a lieu aujourd'hui, les échanges concernant le litige entre Epic Games et Apple se sont multipliés ce weekend. Si Cupertino a dévoilé sa position via des documents légaux déposés dans les Tribunaux, l'éditeur -qui ne serait pas aussi respectueux qu'il le présente- semble préférer les réseaux sociaux . Le créateur de Fortnite clame que la décision d'Apple de mettre fin à son compte développeur constitue une forme de représailles excessives et une tentative illégale pour maintenir son monopole et dissuader toute action de la part d'autres personnes, qui oseraient s'opposer à Apple. L’éditeur fait de plus valoir qu’une telle décision aurait des conséquences importantes sur tout l'écosystème de jeux qui dépendent des frameworks d’Unreal Engine. Dans la foulée, Epic a reçu le soutien de plusieurs entités, à commencer par Spotify -lui-même embarqué dans un contentieux similaire en Europe.
C'est au tour de Microsoft de nourrir la polémique. Dans une déclaration de soutien (figurant au dossier), Kevin Gammill, directeur des jeux de Redmond, écrit notamment que l'arrêt par Apple de la capacité d'Epic à développer et à prendre en charge Unreal Engine pour iOS ou macOS nuira aux créateurs de jeux et aux joueurs. Plus précisément, Gammill a déclaré que les jeux utilisant Unreal Engine seront placés dans un désavantage substantiel. Il en profite pour citer à titre d'exemple le propre jeu de course de Microsoft, Forza Street pour iPhone et iPad.
Plus largement, Bill Gates a donné une petite interview ce week-end, sur le podcast Armchair animé par Dax Shepard. Pour lui, les grandes entreprises technologiques -telles qu'Apple- vont devoir faire face à de vives critiques de la part des gouvernements et des régulateurs. Plus encore, ces dernières mériteraient une attention particulière des autorités compétentes, simplement en raison de leur taille et de leur pouvoir.
Revenant sur la longue audition antitrust du 29 juillet dernier (Apple, Amazon, Facebook et Google) où Microsoft n'était d'ailleurs pas convoquée, il précise que ces types d'enquêtes sont largement prévisibles, et le niveau d'examen sera intense. Si vous réussissez aussi bien que moi, ou l'une de ces personnes, vous méritez des questions grossières, injustes et difficiles. Le gouvernement est fondé à vous tirer dessus. C'est normal ! Bill Gates entend ici parler d'expérience, puisque, sous sa direction de Microsoft, il a été interrogé à plusieurs reprises par des législateurs ou dans le cadre de procédures, notamment en 1998. Enfin, il a également été question de Steve Jobs. Le qualifiant de grand sorcier comparé à lui, il déclare que l'ancien CEO était un dur, un génie (lui ?).