La très controversée société NSO Group, tristement célèbre pour avoir développé le logiciel espion Pegasus, passe sous pavillon américain. Un consortium d’investisseurs mené par le producteur hollywoodien Robert Simonds a pris une participation majoritaire dans l’entreprise, marquant un tournant majeur dans la gouvernance du groupe.
Un investisseur venu d’Hollywood
Robert Simonds, connu pour avoir produit des films à succès comme Cheaper by the Dozen (Treize à la douzaine) ou The Upside, n’est pas du tout une figure du monde de la cybersécurité. Son entrée à la tête du consortium intrigue autant qu’elle interroge.
Selon plusieurs sources, cette opération viserait à redorer l’image du groupe et à repositionner NSO Group comme un acteur responsable de la sécurité numérique, loin des scandales liés à Pegasus.
Pour rappel, le logiciel espion développé par NSO a été utilisé par de nombreux gouvernements — parfois autoritaires — pour surveiller journalistes, militants et opposants politiques, déclenchant une série d’enquêtes et de sanctions internationales. Ces attaques avaient visé l'iPhone — avec succès — avant d'être patché par Apple.
Un proche de Donald Trump à la direction
Autre changement notable : David Friedman, ex-ambassadeur des États-Unis en Israël entre 2017 et 2021 sous la présidence de Donald Trump, devient président du conseil d’administration de NSO Group !
Avant sa nomination diplomatique, Friedman était avocat d’affaires et comptait aussi Donald Trump parmi ses clients. Sa proximité avec le président et son influence dans les cercles politiques américains pourraient aider NSO à négocier un retour de respectabilité auprès des autorités américaines et européennes. Mais cela n'est pas sans soulever quelques questionnements sur son influençabilité.
Cette nomination marque aussi un rapprochement stratégique entre NSO Group et certains investisseurs américains, dans un contexte où l’entreprise cherche à se sortir des restrictions imposées par le Département du Commerce des États-Unis, qui l’a placée sur liste noire en 2021.
Redorer l’image d’un acteur controversé
Depuis la révélation de Pegasus en 2021, NSO Group a vu sa réputation s’effondrer. Le groupe tente désormais de se recentrer sur des usages strictement légaux et gouvernementaux de sa technologie de surveillance, arguant qu’elle sert avant tout à lutter contre le terrorisme et le crime organisé.
Avec cette nouvelle gouvernance, la société espère rassurer ses clients étatiques et investisseurs, tout en ravivant ses liens avec les États-Unis, indispensables pour sa survie technologique et financière. Il reste à voir si ce changement d’image suffira à effacer l’ombre de Pegasus, devenu symbole mondial des dérives de la surveillance numérique. Ou si d'autres verront d'un trèss mauvais oeil ce rapprochement avec Donald Trump