C'est un nouveau pari pour Xavier Niel. Le patron de Free a officialisé hier le rachat d'une partie de l'ancienne base aérienne 112 de Reims. Son objectif : y construire les "Studios de Reims", un immense complexe de tournage pour le cinéma et les séries, via sa société Mediawan.
Un "Hollywood en Champagne"
L'information, révélée par le journal L'Union et Numerama, confirme un projet qui était dans les tuyaux depuis des années. Xavier Niel a racheté près de 50 hectares d'une ancienne base militaire pour y construire ce qui est présenté comme un "pôle d'excellence du cinéma européen".
Le projet est pharaonique : 72 millions d'euros d'investissement (dont 12 millions de subventions de l'État) pour créer des milliers de mètres carrés de plateaux de tournage, d'ateliers et de zones de stockage. Le tout devrait être pleinement opérationnel au début des années 2030, avec une première phase dès 2026.
Pourquoi Reims ?
Le choix de Reims est stratégique. La proximité de Paris et la desserte par le TGV en font un lieu idéal pour attirer les productions, avec des coûts bien inférieurs à ceux de la capitale. Pour renforcer l'attractivité du site, le projet prévoit également la création d'une école de formation aux métiers de l'audiovisuel, histoire de créer un véritable écosystème local.
Le nouvel empire de Xavier Niel
Avec ce projet, Xavier Niel étend encore un peu plus son empire. Après avoir révolutionné les télécoms avec Free, il s'est imposé dans l'écosystème des startups avec Station F, et dans la formation avec l'école 42.
Son incursion dans le monde du cinéma n'est pas vraiment une surprise. Il est déjà l'un des plus gros producteurs de contenu en Europe via sa société Mediawan, à qui l'on doit des succès comme les séries Dix pour cent ou HPI.
Visuel : France Television
On en dit quoi ?
Ce projet est une démonstration de la vision industrielle à long terme de Xavier Niel. La France manque cruellement de grands studios de tournage modernes, ce qui oblige de nombreuses productions internationales à se tourner vers le Royaume-Uni ou l'Allemagne. En construisant cet outil, Niel ne fait pas qu'un pari immobilier : il crée l'usine qui fabriquera les contenus que ses autres entreprises (comme Free) pourront ensuite diffuser.
Cette stratégie d'intégration verticale nous fait d’ailleurs là aussi penser un peu à celle d’Apple. La firme de Cupertino a d'abord construit le matériel (l'iPhone), puis la plateforme de distribution (l'App Store), et enfin les services et le contenu (Apple TV+), en allant jusqu'à créer ses propres studios. Xavier Niel applique la même logique : maîtriser toute la chaîne, de la création à la diffusion.
Et vous, que les milliardaires de la tech investissent massivement dans la culture, ça vous semble être une bonne ou une mauvaise chose ?
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