Moins de deux ans après le lancement d’Arc, The Browser Company annonce l’arrêt de son navigateur Mac au profit de Dia, un nouveau projet recentré sur la simplicité, l’IA et un usage plus mainstream.
Arc, un navigateur trop ambitieux pour le grand public
Lancé comme une alternative radicale à Chrome ou Safari, Arc cherchait à transformer l’expérience web en « ordinateur internet ». Interface repensée, gestion des espaces de travail, navigation par gestes… Le projet était ambitieux, mais aussi clivant. Malgré une communauté fidèle (coucou Nicolas), Arc n’a jamais dépassé son statut de navigateur de niche. La courbe d’apprentissage, trop raide, et des fonctionnalités jugées superflues ont freiné son adoption. Le concept était sympathique sur le papier, mais peinait à convaincre au quotidien. Résultat : une croissance organique, mais insuffisante pour justifier les moyens engagés.
Dia : repartir de zéro avec de l’IA à gogo
Plutôt que de tenter de simplifier Arc, The Browser Company fait table rase avec Dia. L’objectif : garder l’âme d’Arc tout en éliminant sa complexité. L’inspiration vient cette fois du piano plutôt que du saxophone, selon une image utilisée par Josh Miller, PDG de la société. Autrement dit : un outil que tout le monde peut utiliser immédiatement, sans formation (mes années de piano au conservatoire ne sont pas trop d’accord avec ça, mais OK). La promesse repose sur une interface plus simple, plus accessible, un socle technique épuré et des priorités claires : rapidité et sécurité. Le tout pensé dès le départ pour un monde où les agents IA remplacent les onglets.
Une transition brutale pour les utilisateurs d’Arc
Malgré le discours lissé, la décision passe mal auprès des utilisateurs d’Arc, en particulier ceux qui espéraient que le projet devienne open source. L’entreprise a rejeté cette option, arguant que le navigateur repose sur l’Arc Development Kit (ADK), un framework maison qui sert également de base à Dia. Ouvrir le code d’Arc reviendrait à révéler trop d’éléments stratégiques. Un coup dur pour ceux qui espéraient faire vivre le projet via la communauté, à la manière de Firefox ou Chromium.
La stratégie de The Browser Company est clairement affichée : concentrer toutes ses ressources sur un produit unique, conçu pour un usage mainstream dans un monde piloté par l’intelligence artificielle. Le pari est très risqué. Arc avait une identité forte et une communauté engagée. En la sacrifiant au profit d’un produit plus consensuel, l’entreprise s’aligne sur une tendance lourde : l’IA devient l’interface par défaut du web. Reste à savoir si Dia saura faire mieux qu’Arc sans tomber dans le piège de la banalité. Et surtout, est-ce que la communauté d’utilisateurs d’Arc acceptera de suivre le mouvement d’une société qui change si vite son fusil d’épaule ?